Le projet personnel et le projet communautaire cherchent à éclairer deux dimensions distinctes mais complémentaires de la personne : la dimension individuelle et la dimension socio-communautaire d’un unique projet de vie. Dans le projet personnel, j’essaie de me situer devant moi et devant le monde de mes relations à la lumière de mon choix fondamental ; dans le projet communautaire, au contraire, j’essaie de me voir à la lumière du projet de vie partagé avec d’autres. L’homme est à la fois individuel et social. En tant que dimensions distinctes, elles ne peuvent se confondre l’une avec l’autre. Mais, étant des dimensions complémentaires de la seule réalité personnelle, on ne peut pas les séparer.

Le projet personnel

Le projet personnel traite un certain nombre d’aspects qui ne doivent pas nécessairement être traités en communauté, soit parce qu’ils appartiennent à la vie intime de la personne, soit parce qu’ils ne sont pas actuellement d’intérêt pour toute la communauté :

Il faut reconnaitre, dans un premier temps, que le projet personnel traite des questions plus intimes qui ne doivent pas être traitées au niveau communautaire. Dans la vie de chacun, il y a des situations, des discernements, des problèmes, des expériences, des sentiments, des choix, etc., qui appartiennent à sa propre intimité, au for interne de la personne. Ce sont des questions qui doivent être élaborées surtout au niveau personnel, qui ont leurs propres rythmes et leurs propres manières très personnelles d’être traitées. Ce sont ces sujets qui sont normalement réservés pour être communiqués et discernés avec l’accompagnateur, le formateur, mais pas nécessairement avec la communauté.

Deuxièmement, le projet personnel vient compléter des besoins personnels que le projet communautaire ne couvre pas. Le projet communautaire visera à dégager un consensus sur les engagements communs qui régiront et donneront identité et cohésion à la vie de la communauté : un engagement sur un minimum à partager entre tous. Ainsi, par exemple, on parviendra à un consensus sur les espaces communs de prière, de communication, d’étude, etc. Eh bien, le projet personnel vient couvrir des besoins ou des aspects que l’on croit devoir travailler et qui ne sont pas prévus dans le projet communautaire : connaissance de soi, temps consacré à la prière, à l’étude, au renouvellement professionnel (cf. Aimer notre vocation sx) ... En ce sens, elle a un rôle de complémentarité par rapport au projet communautaire.

Le projet personnel devra, finalement, prendre en charge des aspects très personnels, non pour ce qu’il a d’intimité, mais pour des affaires strictement personnelles : processus que l’on vit, crises, difficultés, blocages, relations, tâches... qui exigent un traitement très personnel et qui déterminent les priorités personnelles.

Le projet communautaire

Le projet communautaire, en revanche, vise à discerner communautairement tous les aspects de la vie partagée avec les autres membres de la communauté : vie de foi, relations humaines, activités domestiques et de mission, formation permanente, etc.

Le projet communautaire aborde les thèmes de la vie de la communauté depuis les aspects les plus visibles et les plus évidents jusqu’aux plus profonds. Plus que d’ordonner la vie de la communauté, le projet communautaire cherche à déployer la vie de la communauté dans toutes ses dimensions. Il affronte les conflits, les insatisfactions, les niveaux de communication, les relations affectives, sa vie théologale, ses tâches missionnaires, sa vie culturelle... en cherchant toujours la croissance de toute la communauté et de chaque individu.

Évidemment, c’est en fonction du niveau de maturité et de communication atteint par les frères qui composent la communauté que ces thèmes seront abordés avec plus de profondeurs, franchise et confiance. Une communauté qui a un haut niveau de confiance peut arriver à communiquer des aspects de la vie personnelle qui, dans un autre contexte serait inconcevable de voir ou de faire. On ne peut donc pas fixer jusqu’à quels niveaux doit arriver la communication intime en communauté et jusqu’à quels niveaux il convient de réserver ces thèmes à la sphère de l’intimité. Tout dépend du niveau de maturité et de confiance atteint par les frères qui composent la communauté. Cela dépendra du niveau et de la capacité de communication de programmes personnels.

Relation entre le projet personnel et le projet communautaire

Les deux projets étant fruits de deux dimensions essentielles d’une même personne, ils ne peuvent être présentés comme deux projets antagonistes. La question se pose parfois de savoir ce qui est prioritaire, ce qui est personnel ou ce qui est communautaire ? Poser les choses de cette façon n’apporte aucune solution. L’homme est à la fois un être individuel et un être social. Par conséquent, ses problèmes individuels doivent être résolus en tenant compte de sa dimension sociale et, vice versa, ses problèmes relationnels doivent être résolus en s’appuyant sur son centre personnel.

En effet, le projet personnel devra analyser et considérer des engagements sur base de nombreuses dimensions de la vie communautaire traitées dans le projet communautaire. De plus, le projet personnel ne peut être clôturé tant que les engagements présents dans le projet communautaire ne sont pas tenus en compte. Sans cet exercice, le projet personnel restera vicié à la racine. De la même manière le projet communautaire doit tenir compte des préoccupations et des aspirations qui apparaissent dans les projets personnels communiqués.

Par ailleurs, une personne doit être respectée dans ses processus, dans ses situations critiques, dans sa diversité sans imposer de l’extérieur des engagements qui violent sa vie privée personnelle.

Comme critère général, on pourrait considérer que la limite des exigences communautaires sur l’individu se situe là où une personne est lésée dans son autonomie assumée de manière responsable et en fonction de sa vocation. Et la limite de l’autonomie personnelle est là où le projet commun est menacé. Tout le reste fait l’objet de négociations ou de discernement communautaire dans la volonté de vivre une authenticité en toute liberté, pour le bien des frères et pour la mise en œuvre des valeurs du Royaume.

Il faut dire que le projet personnel doit être réalisé tout en tenant compte des engagements du projet communautaire qui est pour sa part fruit d’une communication et d’une négociation des préoccupations et des aspirations reflétées dans les projets personnels. Tous deux se réclament et s’impliquent en tant qu’ils sont deux dimensions inséparables de l’être humain et dont les conflits doivent être résolus dialectiquement : la réalité de la personne et du groupe, et le tout à la lumière de l’Esprit et des intérêts du Royaume.

Cependant, les deux projets ont un certain niveau d’autonomie qui doit être respecté. Un projet communautaire n’est pas le résultat de la somme, ni même de l’harmonisation de différents projets personnels. Une chose est certaine : le projet communautaire sera énormément enrichi quand les personnes qui y sont impliquées auront mûri ce qu’elles désirent et se proposent. Le projet communautaire génère de nouvelles dynamiques interactives imprévisibles dans les projets personnels.

Pour terminer, soulignons que de nombreux aspects du projet personnel peuvent et doivent être communiqués. Ils ne se limitent pas à la sphère de la vie privée. Le projet, tant personnel que communautaire, doit accueillir les lignes et les engagements pris à des niveaux plus généraux : Eglise, Congrégation, Région.

Mbula Gilbert, sx
Yaoundé, 07 novembre 2022

Relazione tra Progetto Personale e Progetto Comunitario

Il progetto personale di vita (PPV) e il progetto comunitario di vita (PCV) cercano di mettere in luce due dimensioni distinte ma complementari della persona: la dimensione individuale e la dimensione socio-comunitaria di un unico progetto di vita. Nel PPV cerco di situarmi di fronte a me stesso e al mondo delle mie relazioni alla luce della mia scelta fondamentale; nel PCV, invece, cerco di vedermi alla luce del progetto di vita condiviso con gli altri. L'uomo è sia individuale che sociale. In quanto dimensioni distinte, non possono essere confuse tra loro. Ma, essendo dimensioni complementari dell'unica realtà personale, non possono essere separate.

Il progetto personale

Il PPV tratta alcuni aspetti che non devono necessariamente essere affrontati in comunità, vuoi perché appartengono alla vita intima della persona, vuoi perché non interessano concretamente a tutta la comunità.

Bisogna riconoscere, anzitutto, che il PPV tratta questioni più intime che non dovrebbero essere affrontate a livello comunitario. Nella vita di ognuno ci sono situazioni, discernimenti, problemi, esperienze, sentimenti, scelte, ecc., che appartengono alla propria intimità, al foro interno della persona. Sono domande che vanno risolte soprattutto a livello personale, che hanno i loro ritmi e le loro personalissime modalità di trattazione. Questi sono i temi che normalmente sono riservati per essere comunicati e valutati con l'accompagnatore, il formatore, ma non necessariamente con la comunità.

In secondo luogo, il PPV ‘completa’ bisogni personali che il progetto comunitario non copre. Il progetto comunitario mirerà a raggiungere un consenso sugli impegni comuni che regoleranno e daranno identità e coesione alla vita della comunità: un impegno su un minimo da condividere tra tutti. In questo modo, ad esempio, si raggiungerà un consenso sugli spazi comuni per la preghiera, la comunicazione, lo studio, ecc. Ebbene, il PPV viene a coprire bisogni o aspetti su cui crediamo di dover lavorare e che non sono previsti nel progetto comunitario: la conoscenza di sé, il tempo dedicato alla preghiera, allo studio, al rinnovamento professionale (cfr. Amare la nostra vocazione saveriana) ... In questo senso ha un ruolo di complementarità rispetto al progetto comunitario.

Il PPV deve, infine, farsi carico di aspetti molto personali, non per ciò che ha di intimità, ma per questioni strettamente personali: processi che si vivono, crisi, difficoltà, blocchi, relazioni, compiti... che richiedono un trattamento molto personale e determinano le priorità personali.

Il progetto comunitario

Il PCV, invece, mira a discernere nella comunità tutti gli aspetti della vita condivisa con gli altri membri della comunità: vita di fede, relazioni umane, attività domestiche e missionarie, formazione permanente, ecc.

Il PCV affronta i temi della vita comunitaria, dagli aspetti più visibili ed evidenti a quelli più profondi. Più che ordinare la vita della comunità, il PCV cerca di dispiegare la vita della comunità in tutte le sue dimensioni. Affronta conflitti, insoddisfazioni, livelli di comunicazione, relazioni affettive, la sua vita teologale, i suoi impegni missionari, la sua vita culturale... cercando sempre la crescita di tutta la comunità e di ogni persona.

Ovviamente, è secondo il livello di maturità e di comunicazione raggiunto dai fratelli che compongono la comunità che questi temi verranno affrontati con maggiore profondità, franchezza e fiducia. Una comunità che ha un alto livello di fiducia può comunicare aspetti della vita personale che sarebbe impensabile vedere o fare in qualsiasi altro contesto. Non è quindi possibile stabilire a quale livello debba giungere la comunicazione intima nella comunità e a quale livello questi temi debbano essere riservati alla sfera intima. Tutto dipende dal livello di maturità e fiducia raggiunto dai fratelli che compongono la comunità. Ciò dipenderà dal livello di condivisione e dalla capacità di comunicazione dei programmi personali.

Rapporto tra progetto personale e progetto comunitario

I due progetti, essendo frutto di due dimensioni essenziali della stessa persona, non possono essere presentati come due progetti antagonisti. A volte sorge la domanda su cosa sia prioritario, cosa sia personale o cosa sia comunitario. Dirlo così non porta alcuna soluzione. L'uomo è sia un essere individuale che un essere sociale. Pertanto, i suoi problemi individuali devono essere risolti tenendo conto della sua dimensione sociale. Viceversa, i suoi problemi relazionali devono essere risolti facendo affidamento al suo centro personale.

Il PPV, infatti, dovrà analizzare e considerare gli impegni basati su più dimensioni della vita comunitaria affrontate nel progetto comunitario. Inoltre, il PPV non può essere chiuso finché non si tiene conto degli impegni presenti nel PCV. Senza questo esercizio, il PPV rimarrà imperfetto alla radice. Allo stesso modo, il PCV deve tener conto delle preoccupazioni e delle aspirazioni che appaiono nei progetti personali comunicati.

Inoltre, una persona va rispettata nei suoi disagi, nelle sue situazioni critiche, nella sua diversità senza imporle impegni esterni che ne violino la vita privata.

Come criterio generale si potrebbe considerare che il limite dei bisogni della comunità nei confronti del singolo è là dove una persona viene lesa nella sua autonomia, assunta in modo responsabile e secondo la sua vocazione. Ed è al limite dell'autonomia personale che il progetto comune è minacciato. Tutto il resto è oggetto di trattativa o di discernimento comunitario nel desiderio di vivere un'autenticità in piena libertà, per il bene dei fratelli e per l'attuazione dei valori del Regno.

Va detto che il PPV personale deve essere realizzato tenendo conto degli impegni del PCV, che è il risultato della comunicazione e negoziazione delle preoccupazioni e delle aspirazioni riflesse nei progetti personali. Entrambi affermano e si implicano come due dimensioni inseparabili dell'essere umano i cui conflitti devono essere risolti dialetticamente: la realtà della persona e del gruppo, e tutto alla luce dello Spirito e degli interessi del Regno.

Tuttavia, entrambi i progetti hanno un certo livello di autonomia che deve essere rispettato. Un PCV non è il risultato della somma, e nemmeno dell'armonizzazione di diversi progetti personali. Una cosa è certa: il PCV si arricchirà enormemente quando le persone coinvolte in esso avranno maturato ciò che desiderano e si propongono. Il PCV genera nuove e imprevedibili dinamiche interattive nei progetti personali.

Infine, sottolineiamo che molti aspetti del PPV possono e devono essere comunicati. Non si limitano alla sfera della vita privata. Il progetto, sia personale che comunitario, deve abbracciare le linee e gli impegni presi ai livelli più generali: Chiesa, Congregazione, Regione. 

Mbula Gilbert, sx.
Yaoundé, 07 novembre 2022

Relationship between the Personal project and the Community project

The personal project of life (PPL) and the community project of life (CPL) seek to shed light on two distinct but complementary dimensions of the person: the individual and the socio-community dimensions of a single life project. In the PPL, I try to situate my life in front of myself and in front of the world of my relationships through the light of my fundamental choice; in the CPL, on the contrary, I try to see myself in the light of the life project shared with others. Man is both individual and social. Since these dimensions are distinct, they cannot be confused with each other. However, because they are complementary dimensions of the same personal reality, they cannot be separated.

The personal project

The PPL elaborates on a few aspects which do not necessarily have to be dealt with in the community either because they concern the intimate life of the person or because they are not actually of the community interest.

First, it must be clear that the PPL deals with more intimate questions that should not be dealt with at the community level. In everyone's life, there are situations, discernments, problems, experiences, feelings, choices, etc., which belong to one’s intimacy, the internal forum of the person. Having their rhythms and their own very personal ways of being dealt with, these matters are to be worked out, especially on a personal level. They constitute issues that are normally reserved to be communicated and discerned with the spiritual director or the formator but not necessarily with the community.

Second, the PPL fulfills personal needs that the CPL does not cover. The CPL, indeed, aims to reach a consensus on the common commitments that will govern and give identity and cohesion to the life of the community: a commitment on a minimum to be shared among all. This is the case for example when a consensus is reached on common spaces for prayer, communication, study, etc. Well, the PPL comes to cover those needs or aspects that we believe we must work on, and which are not given in the community project: self-knowledge, time devoted to prayer, study, to professional renewal (see Loving our vocation sx) ... In this sense, the PPL has a role of complementarity with the CPL. Finally, the PPL must take charge of very personal aspects, not for what it has of intimacy, but for strictly personal matters: processes that one experiences, crises, difficulties, impasses, relationships, tasks… which require a very personal treatment and determine personal priorities.

The community project

The CPL, on the other hand, aims for the community discernment of all the aspects of the life shared with the other members of the community: a life of faith, human relations, domestic and missionary activities, ongoing formation, etc.

The CPL addresses the themes of community life from the most obvious aspects to the most profound ones. More than just ordering the community life, the community project seeks to implement the life of the community in all its dimensions. It faces conflicts, dissatisfactions, levels of communication, affective relationships, theological life, missionary tasks, cultural life... by always seeking the growth of the whole community and everyone.

Obviously, it is based on the reached level of maturity and communication among the brothers in the community that these themes will be approached with more depth, frankness, and trust. A community that has reached a high level of trust can share aspects of personal life that in another context would be inconceivable to see or do. It is therefore not possible to determine up to what levels intimate communication in the community should reach and up to what levels these themes should be reserved for the realm of intimacy. Everything depends on the level of maturity and confidence reached by the brothers who make up the community. This will depend on the level and ability of communication of personal programs.

Relationship between the PPL and the CPL

Being the fruit of two essential dimensions of the same person, the two projects cannot be presented as two antagonistic projects. The question sometimes arises as to what takes priority, is it to the person or the community? However, this kind of question does not bring any solution. Man is both an individual and a social being. Therefore, individual problems must be solved by considering the social dimension, and, vice versa, relational problems must be resolved by being certain about the personal position.

The PPL, indeed, must analyze and consider commitments based on various dimensions of community life dealt with in the community project. Furthermore, the PPL cannot be achieved until the commitments present in the community project are considered. Without this exercise, the personal project will remain inconsistent at the root. Similarly, the CPL must consider the concerns and aspirations that appear in the communicated personal projects.

Moreover, each person must be respected in his processes, critical situations, and diversity without imposing outside commitments that violate personal privacy.

As a general criterion, one could consider that the limit of community demands on the individual is found where a person is affected in his autonomy assumed responsibly and according to his vocation. And the limit of personal autonomy is to be observed where the CPL is threatened. Everything else constitutes the matter of negotiation or community discernment following the desire to live authenticity in complete freedom, for the good of the brothers and the implementation of the values ​​of the Kingdom.

It must be said that the PPL must be carried out while taking into account the commitments of the CPL, which is the result of communication and negotiation of the concerns and aspirations reflected in the personal projects. Both projects claim and involve each other as two inseparable dimensions of the human being whose conflicts must be resolved dialectically: the reality of the person and the group, and all in the light of the Spirit and Kingdom interests.

However, both projects have a certain level of autonomy that must be respected. A CPL is not the result of the sum, nor even of the harmonization of different personal projects. The certain thing is that the community project will be massively enriched when the people involved in it have matured what they desire and propose. The CPL engenders new interactive dynamics that are unpredictable in personal projects.

Finally, let us emphasize that many aspects of the PPL can and must be communicated. They are not limited to the sphere of private life. The project, both personal and community, must embrace the lines and commitments made at more general levels: Church, Congregation, and Region.

Mbula Gilbert, sx
Yaoundé, 07 November 2022

Relación entre el proyecto personal y el proyecto comunitario

El proyecto personal de vida (PPV) y el proyecto comunitario de vida (PCV) buscan dar luz sobre dos dimensiones distintas pero complementarias de la persona: la dimensión individual y la dimensión socio comunitaria de un único proyecto de vida. En el proyecto personal, trato de situarme ante mí mismo y ante el mundo de mis relaciones a la luz de mi elección fundamental.  En el proyecto comunitario, por el contrario, trato de verme a la luz del proyecto de vida compartido con los demás. El hombre es a la vez individual y social. Como dimensiones distintas, no pueden confundirse entre sí. Pero, siendo dimensiones complementarias de la única realidad personal, no pueden separarse.

El Proyecto personal

El PPV trata de un cierto número de aspectos que no necesariamente tienen que ser tratados en comunidad, ya sea porque pertenecen a la vida íntima de la persona, o porque no tienen actualmente un interés a toda la comunidad:

 En primer lugar, hay que reconocer que el PPV trata de cuestiones más íntimas que no deben ser tratadas a nivel comunitario. En la vida de cada uno hay situaciones, discernimientos, problemas, experiencias, sentimientos, elecciones, etc., que pertenecen a la propia intimidad, al foro interno de la persona. Son cuestiones que hay que trabajar sobre todo a nivel personal, que tienen sus propios ritmos y sus formas muy personales de abordarse. Estos son los temas que normalmente se reservan para ser comunicados y discernidos con el acompañador espiritual, el formador, pero no necesariamente con la comunidad.

En segundo lugar, el PPV completa necesidades personales que el proyecto comunitario no cubre. El proyecto comunitario tendrá como objetivo llegar a un consenso sobre los compromisos comunes que regirán y darán identidad y cohesión a la vida de la comunidad: un compromiso sobre una base mínima para compartir entre todos. Así, por ejemplo, se llegará a un consenso sobre espacios comunes de oración, comunicación, estudio, etc. Pues bien, el PPV viene a cubrir necesidades o aspectos que creemos que tenemos que trabajar y que no están previstos en el PCV: autoconocimiento de sí mismo, tiempo dedicado a la oración, al estudio, a la renovación profesional (Cfr. Amar nuestra vocación sx)... En este sentido, tiene un papel de complementariedad en relación con el proyecto comunitario.

Por fin, el PPV debe hacerse cargo de aspectos muy personales, no por lo que tiene de intimidad o de privacidad, sino por cuestiones estrictamente personales: procesos que se viven, crisis, dificultades, bloqueos, relaciones, tareas… que requieren un trato muy personal y determinan las prioridades personales.

El proyecto comunitario

El PCV, en cambio, pretende discernir en comunidad todos los aspectos de la vida compartida con los demás miembros de la comunidad: vida de fe, relaciones humanas, actividades domésticas y de misión, formación permanente, etc.

El PCV aborda los temas de la vida comunitaria desde los aspectos más visibles y evidentes hasta los más profundos. Más que ordenar la vida de la comunidad, el PCV busca desplegar la vida de la comunidad en todas sus dimensiones; enfrenta conflictos, insatisfacciones, niveles de comunicación, relaciones afectivas, su vida teológica, sus tareas misioneras, su vida cultural... buscando siempre el crecimiento de toda la comunidad y de cada individuo.

Evidentemente, es en función del nivel de madurez y comunicación alcanzado por los hermanos que forman la comunidad que esos temas serán abordados con mayor profundidad, franqueza y confianza. Una comunidad que tiene un alto nivel de confianza puede llegar a comunicar aspectos de la vida personal que en otro contexto sería inconcebible ver o hacer. Por lo tanto, no es posible determinar los niveles a los que debe llegar la comunicación interpersonal en la comunidad y los niveles a los que estos temas deben reservarse para la esfera de la intimidad. Todo depende del grado de madurez y confianza que alcancen los hermanos que forman la comunidad. Esto dependerá del nivel de comunicación y la capacidad de los programas personales.

Relación entre el proyecto personal y el proyecto comunitario

Siendo los dos proyectos fruto de dos dimensiones esenciales de una misma persona, no pueden presentarse como dos proyectos antagónicos. A veces surge la pregunta sobre lo que prima entre uno y otro, ¿qué va primero lo personal o lo comunitario? Plantear las cosas desde esta optica no trae ninguna solución. El hombre es a la vez un ser individual y un ser social. Por lo tanto, sus problemas individuales deben resolverse teniendo en cuenta su dimensión social y, viceversa, sus problemas relacionales deben resolverse apoyándose en su centro personal.

En efecto, el PPV debe analizar y considerar compromisos sobre la base de muchas dimensiones de la vida comunitaria tratadas en el PCV. Además, el PPV no puede cerrarse hasta que no se tengan en cuenta los compromisos presentes en el PCV. Sin este ejercicio, el PPV quedará viciado desde su raíz. Del mismo modo, el PCV debe tener en cuenta las inquietudes y aspiraciones que aparecen en los proyectos personales comunicados.

Además, se debe respetar a la persona en sus procesos, en sus situaciones críticas, en su diversidad sin imponer compromisos externos que violan su vida privada.

Como criterio general, se podría considerar que el límite de las exigencias comunitarias sobre el individuo se encuentra ahí donde se perjudica a la persona en su autonomía asumida de manera responsable y según su vocación. Y el límite de la autonomía personal se encuentra donde se ve amenazado el proyecto común. Todo el resto queda sujeto a la negociación o discernimiento comunitario hecho con la voluntad expresa de vivir de manera  autentica en plena libertad, para el bien de los hermanos y para la realización de los valores del Reino.

Hay que decir que el PPV debe realizarse teniendo en cuenta los compromisos del PCV, que son, por su parte, el resultado de la comunicación y negociación de las inquietudes y aspiraciones reflejadas en los proyectos personales. Ambos se reivindican y se implican como dos dimensiones inseparables del ser humano cuyos conflictos deben resolverse dialécticamente: la realidad de la persona y del grupo, y todo a la luz del Espíritu y de los intereses del Reino.

Sin embargo, ambos proyectos tienen un cierto nivel de autonomía que debe ser respetado. Un proyecto comunitario no es el resultado de la suma, ni siquiera de la armonización de los diferentes proyectos personales. Una cosa es cierta: el PCV será grandemente enriquecido cuando las personas que participan en él habrán madurado aquello que quieren y se proponen. El PCV genera nuevas e impredecibles dinámicas interactivas en los proyectos personales.

Por último, recalquemos que muchos aspectos del proyecto personal pueden y deben ser comunicados. No se limitan a la esfera de la vida privada. El proyecto, tanto personal como comunitario, debe abrazar las líneas y compromisos adquiridos a niveles más generales: Iglesia, Congregación, Región.

Gilbert Mbula, sx – Yaoundé
Noviembre 2022