At its 59th ordinary session, the National Episcopal Conference of Congo (CENCO) signed a Document entitled: "At the school of Jesus Christ (cf. Eph 4:20). For an authentic priestlylife. Exhortation of the National Episcopal Conference of Congo (CENCO) to Priests on Priestly Chastity and on the Rights of Children and Vulnerable People" (Kinshasa, March 4, 2022). Signed by 47 bishops, this document, which was addressed privately to priests, eventually leaked. It became a buzz on the web in the DRC, at the risk of combining the true and the false. But what did the bishops of Congo really say?
1. The document distinguishes the tares from the wheat (Mt 13:24-30)
In their exhortation, the bishops do not indiscriminately accuse all priests. Already in the first number, they say: "Many of you faithfully live your priestly commitments. For your witness never ceases to build up the People of God and the whole Church". However, they say they are "saddened to find that some of you do not live an authentic priestly life." (n.1)
Critics of priests have paid attention only to the last part of this number forgetting that the bishops were keen to distinguish the tares from the wheat (Mt 13:24-30). It is therefore not true, as is spread on social media, that it is the majority of Congolese priests who has children. Numerically, it is a small group that the bishops denounce (n. 2). It is true that this small group - some unfaithful priests - (n. 2) is difficult to identify because of the culture of silence that reigns on this subject. Such a courageous document, which aims to do justice to the children of priests and their mothers (n. 37), risks being used as a pretext for some anticlericals to accuse all priests without proof. Which is not fair.
2. A courageous document
In their Document, the Bishops show exceptional courage. Because by talking about the infidelity of some priests and the suffering of their children and concubines, they break the silence about a subject that we often prefer to talk about with "the hand on the mouth". Two numbers of the Document clearly state the firmness of the bishops. They stipulate: "Considering, on the one hand, the rights and obligations of parents towards their offspring and their parents, and on the other hand the incompatibility of the office of 'father of the family' with the ministry and priestly life under the Roman Catholic rite, we ask every priest of the Church-Family of God who has a child to go and take care of him completely[1] and to do so to seek exemption from priestly obligations with the Holy Father. Each diocesan bishop is willing to accompany by canonical means any cleric of his jurisdiction concerned by this situation” (n. 40).
And the bishops add: "In the event that the priest with descendants resists and does not want to ask for the exemption from clerical obligations, with the prudent judgment of the diocesan Bishop, if the situation requires that the priest take charge of the responsibilities deriving from his paternity, the Bishop must present the case to the Holy See for the maximum penalty of dismissal from the clerical state" (n. 41).
3. The document says more than denouncing
The attention of many readers of the Episcopal Document were drawn by parts 2 and 3: The Rights of Children and Vulnerable People and Justice and Reparation. In reality, the Document is not limited to the denunciation and warning of unfaithful priests. Its whole first part is a praise for the virtues and beauty of celibacy and chastity in the life of the priest: chastity, a gift of self for spiritual fecundity (n. 6), priestly celibacy, expression of the mystery of configuration to Christ (n. 7-10), priestly celibacy for service in freedom (n. 11-14), chastity for sanctification (n. 15-21).
Also, in the Document, the bishops reiterate their attachment to the rule of celibacy, according to the discipline of the Latin Catholic Church (n. 22-31). At number 5, they remind all priests that chastity and celibacy are a free choice. No one is forced to do so. Because on the day of ordination, the question is clearly put to the candidate: "N., you are ready to commit to celibacy. Will you, to signify the gift of yourselves to Christ the Lord, always keep this commitment because of the Kingdom of Heaven, putting yourself at the service of God and your neighbor?” And the candidate answers personally and freely: "Yes, I will." This is to say that in this prophetic document, which is in the line of the dynamic desired by Pope Francis, the bishops do not unjustly incriminate unfaithful priests. They just invite their collaborators to the coherence of life. And on this matter, no one can claim himself of it; not even the bishops. It is given only by the grace of God, as specified in the ritual of the ordination of priests.
Lors de sa 59e session ordinaire, la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) a signé un Document intitulé : « A l’école de Jésus-Christ (cf. Eph 4, 20). Pour une vie sacerdotale authentique. Exhortation de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) aux Prêtres sur la chasteté sacerdotale et sur les droits des enfants et des personnes vulnérables » (Kinshasa, le 04Mars2022). Signé par 47 évêques, ce Document qui était adressé en privé aux prêtres a fini par fuiter. Il a enflammé la toile en RDC, au risque de combiner le vrai et le faux. Mais qu’on dit vraiment les évêques de la CENCO?
1. Le document distingue l’ivraie du bon grain (Mt 13 :24-30)
Dans leur exhortation, les évêques n’accusent pas indistinctement tous les prêtres. Déjà au premier numéro, ils disent : « vous êtes nombreux à vivre fidèlement vos engagements sacerdotaux. Car votre témoignage ne cesse d’édifier le peuple de Dieu et l’Eglise tout entière ». Cependant, ils se disent « peinés de constater que certains d’entre vous ne mènent pas une vie sacerdotale authentique ». (n°1)
Les détracteurs de prêtres n’ont prêté attention qu’à la dernière partie de ce numéro oubliant que les évêques ont tenu à distinguer l’ivraie du bon grain (Mt 13 : 24-30). Il n’est donc pas vrai, comme on le propage sur les réseaux sociaux, que c’est la majorité des prêtres congolais qui a des enfants. Numériquement, c’est un petit groupe que les évêques dénoncent (n°2). Il est vrai que ce petit groupe- certains prêtres infidèles -(n°2) est difficile à déchiffrer à cause de la culture du silence qui règne à ce sujet. Un Document aussi courageux et qui vise à rendre justice aux enfants des prêtres et à leurs mères (n.37), risque de servir de prétextes à certains anticléricaux pour accuser sans preuves tous les prêtres. Ce qui n’est pas juste.
2. Un document courageux
Dans leur Document, les évêques font preuve d’un courage exceptionnel. Car en parlant de l’infidélité de certains prêtres et la souffrance de leurs enfants et concubines, ils brisent le silence à propos d’un sujet dont on préfère souvent parler avec « la main sous la bouche ». Deux numéros du Document disent clairement la fermeté des évêques. Ils stipulent : « Considérant d’une part, les droits et obligations des parents à l’égard de leurs progénitures et de celles-ci à l’égard de leurs parents, et d’autre part l’incompatibilité de la charge de « père de famille » avec le ministère et la vie sacerdotale en régime catholique romain, nous demandons à tout prêtre de l’Eglise-Famille de Dieu ayant un enfant d’aller s’en occuper complètement[2] et pour ce faire de solliciter la dispense des obligations sacerdotales auprès du Saint-Père. Chaque évêque diocésain est disposé à accompagner par les voies et moyens canoniques tout clerc de sa juridiction concerné par cette situation (n. 40).
Et les évêques ajoutent : « Dans le cas où le Prêtre avec descendance résisterait et ne voudrait pas demander la dispense des obligations cléricales, alors qu’au jugement prudent de l’Evêque diocésain, la situation requiert que le prêtre prenne en charge les responsabilités dérivant de sa paternité, l’Evêque doit présenter le cas au Saint-Siège pour la peine maximale de renvoi de l’état clérical » (n. 41).
3. Le document fait plus que dénoncer
Beaucoup de lecteurs du Document épiscopal ont été attirés par la 2e et la 3eparties: Les droits des enfants et des personnes vulnérables et Justice et Réparation. En réalité le Document ne se limite pas à la dénonciation et la mise en garde des prêtres infidèles. Toute sa première partie est une louange aux vertus et à la beauté du célibat et de la chasteté dans la vie du prêtre: la chasteté, un don de soi pour une fécondité spirituelle (n° 6), le célibat sacerdotal, expression du mystère de la configuration au Christ (n°7-10), le célibat sacerdotal pour le service dans la liberté (n° 11-14), la chasteté pour la sanctification (n° 15-21).
Aussi, dans le Document, les évêques redisent leur attachement à la règle du célibat, selon la discipline de l’Eglise catholique latine (n°22-31). Au numéro 5, ils rappellent à tous les prêtres que la chasteté et le célibat sont un choix libre. Personne n’y est forcé. Car au jour de l’ordination, la question est clairement posée au candidat : « N., vous êtes prêts à vous engager au célibat. Voulez-vous, pour signifier le don de vous –mêmes au Christ Seigneur, garder toujours cet engagement à cause du Royaume des Cieux, en vous mettant au service de Dieu et de votre prochain ? » Et le candidat répond personnellement et librement : « oui, je le veux ». C’est pour dire que dans ce Document prophétique qui s’inscrit dans la dynamique voulue par le pape François, les évêques ne font pas la chasse aux sorciers. Ils invitent juste leurs collaborateurs à la cohérence de vie. Et celle-ci, personne ne peut s’en prévaloir ; même pas les évêques. Elle n’est donnée que par la grâce de Dieu, comme le précise le rituel de l’ordination des prêtres.
[1] Cf. Dans le livre, Consacrés Africains, pour quoi faire ? Redécouvrir la fonction sociale des vœux religieux, Paris, L’harmattan, 2015, p. 161 , j’arrivais à la même conclusion.
[2] Cf. In , Consacrés Africains, pour quoi faire ? Redécouvrir la fonction sociale des vœux religieux, Paris, L’harmattan, 2015, p. 161 , I said the same thing.
