- Introduction : Pertinence de la question
- Ce qui peut être à la base
- Deux extrêmes : cléricalisme et relativisme
- Eduquer à une vision nette du sacerdoce : Saint Guido Maria Conforti
1. Introduction : pertinence de la question
La réflexion que nous proposons est une reprise de l’un des sujets qui avaient été suggérés dans le cadre du partage que nous effectuons depuis déjà une année entre équipes formatives de nos communautés de théologie. C’est en soi la question de « l’idée que nos jeunes confrères en formation se font du sacerdoce, du prêtre ». Nous voulons voir ensemble si le désir d’aller en mission, « le rêve » de « la réalisation personnelle » comme missionnaire est plus lié au statut de prêtre, aux accomplissements ou à l’identité même de personnes consacrées pour la Mission, qui en certains endroit se vit dans l’anonymat ou une présence cachée, simplement comme du levain dans la pâte. Est-ce que ce qui fascine plus c’est davantage la figure du prêtre comme par exemple pour un séminariste diocésain ? Bref le questionnement a sa place dans la mesure où pour nous Xavériens, la consécration à la mission précède le sacerdoce ministériel. Il n’est donc pas déplacé de se demander, tout de même, si on a le sentiment que les jeunes peuvent s’épanouir dans la mission même s’ils ne sont pas au premier rang en tant que prêtre.
Précisons quand même qu’il ne s’agit pas de mettre en rivalité, en échelle de valeur, le sacerdoce et la vie religieuse au service de la mission. Mais de toute évidence nous savons que les situations missionnaires nous imposent à nous ajuster, parfois à mettre entre parenthèse l’éclat du sacerdoce ministériel. Du coup si l’idée que quelqu’un a de la prêtrise ne correspond pas à la situation qu’il vit, ça pourrait conduire à une crise sans précédent. Le sacerdoce est un appel. La vie religieuse missionnaire n’est pas d’abord dans les réalisations, l’efficacité…etc.
Pour élargir notre regard, on peut se demander si cette préoccupation est seulement un souci des Xavériens ou d’autres congrégations religieuses aussi ; si elle s’est toujours posée ou alors elle va grandissante par les temps qui courent ; si partout dans nos maisons de formation la préoccupation a la même ampleur.
2. Ce qui peut être à la base
La raison d’être de notre questionnement est bien valide. Car il y a plusieurs façons de voir le prêtre : médecin, guérisseur, sponsor, bâtisseur, élite, exorciste, etc. Mais nous pouvons nous demander, comment naissent les différentes images du prêtre ? On peut noter deux grands facteurs : l’expérience des ainés et le milieu ambiant où nait la vocation.
- L’expérience des ainés
Rappelons-nous, nous avons souvent exalté le fait que la plupart d’entre nous avons rejoint la famille xavérienne surtout pour avoir été en contact avec un ou des xavériens dont la vie, le témoignage missionnaire nous a fasciné. Et dans le récit de leurs expériences missionnaires, il y a des sensibilités, des points d’insistance. Ainsi d’autres sont devenus missionnaires xavériens en écoutant ceux qui revenaient de Missions, en voyant des films et documentaires, ou en lisant les journaux sur la Mission…etc. On a vu des confrères qui idéalisaient leur mentor comme le prototype de missionnaire. Au point où ils aimeraient aller en mission et faire comme eux. Ces images étaient valables en leur temps. C’est vraiment questions des paradigmes et ces reflets influencent ceux que nous rencontrons. Et donc le paradigme missionnaire a beaucoup changé par endroit. Dans le temps et l’espace certaines façons de faire mission étaient normales. Je me souviens d’un confrère qui disait que lui voulait devenir prêtre et autour de lui il ne connaissait que les Xavériens. Cela voudrait aussi dire que pour certains c’est la prêtrise au départ qui attire et par la suite ils comprennent que les deux vont aussi bien ensemble.
Nous avons ici chez nous la pratique selon laquelle quand un confrère est de passage on lui donne un peu d’espace pour partager sur son expérience missionnaire. Or dans le récit des vocations, les échos des missions, il n’est pas rare de constater que certains sont allés en mission pour « sauver » de la pauvreté, faire des œuvres de développement, donc avec projets et fonds énormes déjà tout fait dans leurs valises, et lorsqu’ils en parlent c’est le « je », le « mon » qui est vraiment au centre. Il est inévitable que cette présentation influence l’idée du prêtre en nos jeunes.
Pourtant certains sont allés en mission, dans leur effort d’annonce de l’Evangile ils ont vu qu’il y avait des possibilités de contribuer matériellement au développement des communautés. Voilà pourquoi le prêtre pouvaient être vu comme le médecin du village, la personne de référence, même avoir un statut social avec bien de privilèges…[1] A mon avis, si l’idée que quelqu’un a de la prêtrise ne correspond pas à la situation qu’il vit ça pourrait conduire à une crise sans précédent.
- L’impact du milieu d’origine
Il faut dire que le milieu a beaucoup d’influences sur l’idée que l’on peut se faire du prêtre. Ici au Cameroun, en général, il y a un grand respect pour la figure du prêtre ; il a de l’autorité, il est une élite, il peut même avoir des privilèges administratifs que les autres normalement n’ont pas. Même en matière de contrôle policier, sauf en cas de faute grave, il n’est pas inquiété. Pourtant ce n’est pas qu’il recherche cela. Il en est de même de la considération auprès des chrétiens. Cependant le prêtre est appelé à ne pas trop se mélanger dans les milieux des gens ordinaires ; il est sacré et doit se comporter comme tel. Il y a une pression qui, au fond, pourrait l’aider à tenir bon quant à la dignité du sacerdoce !
3. Deux extrêmes : cléricalisme et le relativisme / désacralisation de la fonction sacerdotale
- Le cléricalisme
Quand nous parlons de cléricalisme il s’agit très souvent d’une manière erronée de concevoir le clergé, une considération exagérée voir même une tendance à lui conférer une supériorité morale, une considération et des attentes disproportionnées à l’endroit du clerc, considéré en raison de sa fonction comme « un père » et non d’abord comme « un frère ». Avant d’être « père » le prêtre doit d’abord être un « frère » car c’est du milieu du peuple, de ses frères, qu’il est choisi.
Le Pape François, à ce sujet, a fait remarquer que les prêtres se sentent supérieurs, tellement « mis à part » qu’ils sont très distants du peuple ; plus préoccupant encore, quelqu’un a dit que « la cléricalisation est dans les esprits : elle les contamine, les pervertit, les rend dociles et aveugles aux abus ». Le cléricalisme peut aussi désigner les abus de pouvoir dans l’Église. Le cléricalisme peut être favorisé, entretenu pas seulement par les prêtres eux-mêmes mais aussi bien par les laïcs. Leurs contributions à la vie de l’Église pourtant ne sont pas de second ordre. Pour la jeunesse, quel que soit le milieu d’origine, la formation peut faire bouger les lignes.
Il n’est plus un secret pour personne qu’il faut envisager d’autres façons de faire Église et sortir d’un modèle pyramidal qui sacralise le pouvoir du clergé, à l’encontre de l’Évangile qui place au centre l’enfant et non l’homme de pouvoir (Mc 9,33-37). On voit donc pourquoi, avec insistance, le Pape en appelle au « peuple de Dieu », à la reconnaissance d’un « sacerdoce commun » de tous les baptisés, c’est-à-dire une relation personnelle au Christ. L’Esprit saint qui guide et sanctifie l’Eglise est présent dans l’ensemble du corps ecclésial. L’Apôtre Pierre parle de « sainte communauté sacerdotale » (1 Pierre 2,5). Et plus qu’un slogan pieux, ceci est appelé à se traduise concrètement dans le fonctionnement de l’Église. « Le prêtre se distingue du laïc en raison d’un sacerdoce ministériel qui le met à part. Ce ministère, compris à l’origine comme un service, s’est traduit au cours de l’histoire en terme de supériorité. La catégorie du « pouvoir » (d’accomplir les « fonctions sacrées », comme l’administration des sacrements) est devenue si centrale qu’elle se prête aux dérives et aux abus ».
- Le relativisme ou « banalisation » du sacerdoce
Un point aussi qui mérite notre attention c’est le relativisme, la « banalisation » de ce ministère sacré. Au nom d’un certain combat contre le cléricalisme, on risque de sombrer dans cet autre extrême. Je propose, dans le point qui suit, quelques références à l’enseignement de notre Saint Fondateur. Sans promouvoir le cléricalisme qui à son époque pouvait être si évident, il manifeste une grande estime pour le sacerdoce. Finalement c’est la sainteté, le service, de vie qui en est la clé, plus que les avantages, le statut ou de grands accomplissements que parfois même les ONG le font assez bien.
4. Eduquer à une vision nette du sacerdoce : st Guido M. Conforti et le Pape François
Nous faisons essentiellement référence à la Parole du Père.
Grandeur du sacerdoce (n°26, 1920)
« On ne peut rien concevoir de plus grand que le Sacerdoce Chrétien. Selon le glorieux évêque saint Ignace, il est le sommet suprême de toutes les dignités. En effet, que sont les prêtres selon l’Évangile ? Ils sont le sel de la terre, la lumière du monde, les amis intimes et les frères de prédilection de Jésus Christ. Ils sont les pères, les médecins des âmes, les ministres de la réconciliation et du pardon, les dispensateurs des mystères célestes, les ambassadeurs, les coopérateurs du Christ, les médiateurs entre Dieu et l’homme. En comparaison, toutes les grandeurs de la terre deviennent insignifiantes ; les Prêtres de l’Ancienne Alliance disparaissent aussi, comme l’image se dérobe face à la réalité.
Mais si tel est le Prêtre Chrétien par sa dignité, que devra-t-il être par sa vie ? Quális in móribus ? se demande [Saint Bernard] le Docteur de Clairvaux. Semblable aux autres hommes selon la nature, sujet aux mêmes misères, il doit s’élever au-dessus d’eux par la vertu, comme le ciel s’élève au-dessus de la terre.
C’est pour cela que quiconque se sent appelé par Dieu à la grandeur du Sacerdoce doit bien garder à l’esprit la sublimité de l’état auquel il aspire ; et cette pensée sera pour lui un stimulant permanent à progresser dans les vertus que le Seigneur exige de ses ministres ; une incitation constante à acquérir la pureté, la ferveur, le zèle et la science qui constituent les caractéristiques de celui qui est appelé « l’homme de Dieu » par excellence : Hómo Déi.
Il devrait toujours se rappeler qu’une très haute dignité et une vie abjecte seraient la plus déplorable des anomalies, la plus discordante des contradictions. »
Que le prêtre soit lumière éclatante (n°28, 1920)
« La mission du Prêtre consiste principalement à éclairer les esprits par la vérité. Donc, celui qui est appelé à l’état ecclésiastique doit acquérir la doctrine dont il devra un jour être maître pour les autres ; en plus, il devra se munir des autres connaissances nécessaires à l’enseignement de cette doctrine.
Cela est voulu par Dieu qui, en instituant le Sacerdoce de l’Ancienne Alliance, proclamait: « Ceci est un commandement éternel pour votre prospérité: que vous ayez de l’intelligence pour distinguer le sacré du profane, le pur de l’impur, et que vous enseigniez aux fils d’Israël ma loi »[2].
Cela est voulu par le Christ qui, après avoir décrit ses Apôtres comme « lumière du monde »[3], résume leur mission par ces mots: « Allez et instruisez tous les hommes »[4].
Cela est voulu aussi par l’Église, qui tout le temps répète à quiconque aspire à la dignité du Sacerdoce les paroles de Saint Paul au cher Timothée: « Applique-toi à lire l’Ecriture et à instruire les fidèles »[5]; tandis que par ses Conciles elle édicte les normes pratiques pour l’enseignement.
Cela est voulu par les nécessités de notre époque qui, orgueilleuse de ses succès dans tous les domaines de la science humaine, rejette le surnaturel au nom de la science et du progrès qu’elle considère comme inconciliables avec la Foi.
Après un prêtre indigne, il n’y a rien de plus contraire à la volonté de Dieu, rien de plus opposé à la mission sacerdotale, rien de plus humiliant pour l’Église du Christ, qu’un ecclésiastique qui est incapable de resplendir comme une lampe ardente dans la maison du Seigneur ».
Pour conclure
Nous pouvons juger les signes du cléricalisme dans nos maisons de formation, de notre part comme de la part de nos jeunes frères. Il est certain que si sans cesse nous marquons la ligne invisible entre le xavérien prêtre et celui qui ne l’est pas, c’est aussi une forme de cléricalisme. Nous pouvons encourager davantage à bien vivre la consécration en tant que prêtre dans la perspective du disciple, du serviteur. Le religieux qui veut mettre en avant son statut de prêtre se trouvera très mal.
Pour un échange et un approfondissement de la réflexion nous proposons les questions suivantes :
- Etat des lieux : ressentez-vous l’urgence de réfléchir sur l’idée de prêtre ? Quelle est la pertinence de la réflexion dans votre circonscription/ maisons de formation ?
- La plupart de Xavériens ont été touchés par la rencontre avec un autre ou d’autres xavériens (très souvent des prêtres) : Quelle est l’influence du milieu / ces rencontres sur l’idée du prêtre chez les jeunes en formation ? Et quelle image nous profès perpétuels/ prêtres donnons-nous du prêtre ?
- Comment comprenons-nous le cléricalisme (ce qu’il est, ce qu’il n’est pas) ? Dans l’argumentation sur le cléricalisme, ne donnons-nous pas parfois l’impression qu’il y a rivalité entre consécration religieuse/missionnaire et sacerdoce ? N’ouvrons-nous pas les portes à un certain relativisme ? Que dire des charismes personnels suivant les besoins ou la réalité de la mission où l’on se trouve ?
- En considérant les habitudes du milieu, des autres congrégations, comment éduquer dès l’AMV à la Formation, à l’image du prêtre que nous désirons pour les futurs missionnaires ? Comment notre identité charismatique peut-elle nous aider ?
- Cléricalisme et collaboration avec les Laïcs. Quels sont les signes du cléricalisme dans nos maisons de formation ?
NEMBOUET p. Richard, sx.
[1] Par exemple au Cameroun, sauf cas de force majeur, de situation flagrante, le prêtre ne peut pas subir le contrôle systématique comme les autres concitoyens ou usagers. Le danger se signale quand il y a des fixations. Ainsi, l’image du prêtre comme l’envoyé (messager) de Dieu, n’est pas contradictoire, comme un privilégié, un médecin.
[2] Cf. Lv 10,9-11
[3] Mt 5,14
[4] Mt 28,19
[5] 1Tm 4,13
Il saveriano: Consacrazione missionaria e sacerdozio ministeriale
- Introduzione: pertinenza del problema
- Ciò che può esserci alla base
- Due estremi: clericalismo e relativismo
- Educare a una visione chiara di sacerdozio: San Guido M. Conforti
1. Introduzione: pertinenza del problema
La riflessione che noi proponiamo è una ripresa di una delle tematiche che erano state suggerite nel contesto di una condivisione che noi facciamo già da un anno tra le diverse equipe formative delle nostre comunità di teologia. In sostanza, è il problema “dell’idea che i nostri giovani confratelli in formazione si fanno del sacerdozio, del prete”. Noi vogliamo vedere insieme se il desiderio di andare in missione, il “sogno” della “realizzazione personale” come missionario è più legato allo statuto del prete, agli impegni o all’identità stessa di persone consacrate per la missione, che in alcuni luoghi si vive nell’anonimato o in una presenza nascosta, semplicemente come del lievito nella pasta. Ciò che affascina maggiormente, è forse la figura del prete come accade ad esempio ad un seminarista diocesano? In breve, la problematica ha il suo posto nella misura in cui per noi saveriani la consacrazione alla missione precede il sacerdozio ministeriale. Non è dunque fuori luogo chiedersi se abbiamo la sensazione che i giovani possano realizzarsi nella missione anche se non sono al primo posto come preti.
Precisiamo tuttavia che non si tratta di mettere in contrasto in una scala di valori il sacerdozio e la vita religiosa al servizio della missione. Ma di tutta evidenza, noi sappiamo che le situazioni missionarie ci obbligano ad adattarci, talvolta a mettere tra parentesi lo splendore del sacerdozio ministeriale. In effetti, se l’idea che qualcuno ha del sacerdozio non corrisponde alla situazione che sta vivendo, ciò potrebbe condurre a una crisi senza precedenti. Il sacerdozio è un appello. La vita religiosa missionaria non si trova anzi tutto nelle realizzazioni, non si misura sulla efficienza, etc.
Per allargare il nostro sguardo, ci si può chiedere se questa preoccupazione è un problema soltanto dei saveriani o anche di altre congregazioni religiose; se essa ha avuto sempre luogo o ancora si pone in termini più stringenti per i tempi che corrono; se dappertutto nelle nostre case di formazione questa preoccupazione ha la stessa ampiezza.
2. Ciò che può esserci alla base
La ragione di essere della nostra problematica è molto valida. Infatti esistono parecchie maniere di vedere il prete: medico, guaritore, sponsor, costruttore, membro di un élite, esorcista, … Noi però, possiamo chiederci come nascano le diverse immagini del prete? Al riguardo si possono notare due grandi fattori: l’esperienza di quelli che ci hanno preceduto, e l’ambiente in cui nasce la vocazione.
- L’esperienza di quelli che ci hanno preceduto
Ricordiamo che noi abbiamo spesso esaltato il fatto che la maggioranza di noi tutti abbiamo incontrato la famiglia saveriana grazie soprattutto al fatto di essere venuti a contatto con uno o più saveriani la cui vita, testimonianza missionaria ci ha affascinati. E nel racconto delle loro esperienze missionarie, ci sono delle sensibilità, delle insistenze particolari. Parimenti altri sono diventati missionari saveriani ascoltando quelli che tornavano dalla missione, vedendo dei film o dei documentari, oppure leggendo dei giornali sulla missione, … Si sono visti dei confratelli che idealizzavano i loro ispiratori come prototipo del missionario. Al punto tale che si vorrebbero andare in missione e fare come loro. Queste immagini errano valide al loro tempo. È davvero un problema di paradigmi. Questi riflessi influenzano coloro che incontriamo. E dunque il paradigma missionario è molto cambiato a seconda dei posti. Nel passato, certe maniere di fare missione erano normali. Mi ricordo di un confratello che diceva di volere diventare prete, ma che attorno a lui non conosceva che i saveriani. Questo vuol dire che per alcuni è il sacerdozio che in principio attira, e successivamente comprendono che le due cose vanno bene insieme.
Nelle nostre comunità, spesso - quando un confratello è di passaggio - gli si dà un pò di spazio per condividere la sua esperienza missionaria. Ora, nel racconto delle vocazioni, gli echi delle missioni, non è raro di costatare che alcuni sono andati in missione per “salvare dalla povertà, realizzare opere di sviluppo, quindi con dei progetti e risorsi enormi, già tutto preparato nelle loro valigie. E quando essi ne parlano, ciò che è veramente al centro è il loro “io”, “il mio”. È inevitabile che questa rappresentazione influenzi l’idea di prete nei nostri giovani.
Per tanto, alcuni sono andati in missione, e nel loro sforzo di annunciare il vangelo hanno visto che c’erano delle possibilità di contribuire materialmente allo sviluppo delle comunità. Ecco perché il prete poteva essere visto come il medico del villaggio, la persona di riferimento, e godere di uno statuto speciale, con molti privilegi.[1] A mio avviso, se l’idea che qualcuno ha del sacerdozio non corrisponde alla situazione che sta vivendo, potrebbe condurre a una crisi senza precedenti.
- L’impatto dell’ambiente in cui nasce la vocazione
Bisogna dire che l’ambiente ha molta influenza sull’idea che ci si può fare del prete. Qui in Camerun, generalmente, c’è un gran rispetto per la figura del prete; gode di una autorità, appartiene a un élite, può addirittura avere dei privilegi amministrativi che gli altri normalmente non hanno. Anche in materia di controllo della polizia, salvo casi di colpa grave, non è interpellato. Tuttavia, non è che egli ricerchi tutto questo. La stessa cosa vale nella considerazione di cui gode presso ai cristiani. Tuttavia, il prete è chiamato a non mettersi troppo negli ambienti della gente ordinaria; è un consacrato e deve comportarsi come tale. C’è una pressione che in fondo potrebbe aiutarlo a perseverare nella dignità del sacerdozio!
3. Due estremi: clericalismo e relativismo /desacralizzazione della funzione sacerdotale
- Clericalismo
Quando noi parliamo di clericalismo, si tratta spesso di una maniera sbagliata di concepire il clero, di una considerazione esagerata, anzi di una tendenza a conferirgli una superiorità morale, una stima e delle attese sproporzionate riguardo all'essere sacerdote a partire dalla sua funzione come “padre” e non anzitutto come un “fratello”. Prima di essere “padre”, il prete deve essere anzitutto un “fratello”, poiché egli è scelto di mezzo a un popolo, tra i suoi fratelli.
Papa Francesco, a questo proposito, ha fatto notare che i preti si sentono superiori, talmente “separati” che sono molto distanti dal popolo. Più preoccupante ancora è il fatto che qualcuno ha detto che “la clericalizzazione è negli spiriti: li contamina, li pervertisce, li rende docili e ciechi avanti agli abusi”. Il clericalismo può anche designare gli abusi di potere nella chiesa. Il clericalismo può essere coltivato non soltanto dagli stessi preti ma anche dai laici. I contributi di questi ultimi alla vita della chiesa tuttavia, non sono di secondo ordine. Per la gioventù, qualunque sia l’ambiente di origine, la formazione deve smuovere queste convinzioni.
Non è un segreto per nessuno che bisogna immaginare altre maniere di fare chiesa e uscire da un modello piramidale che sacralizza il potere del clero, in evidente contrasto col Vangelo, che mette al centro "il bambino" e non l’uomo di potere (cfr. Mc, 9, 33-37). Si capisce allora perché, con insistenza, il Papa si richiama al “popolo di Dio”, al riconoscimento di un “sacerdozio comune” di tutti i battezzati, cioè a une relazione personale con Cristo. Lo Spirito Santo che guida e santifica la chiesa è presente nell’insieme del corpo ecclesiale. L’apostolo Pietro parla di “una santa comunità sacerdotale” (1P 2,5). E più che un semplice slogan, questo deve tradursi concretamente nel funzionamento della Chiesa. “Il prete si differenzia dal laico a motivo di un sacerdozio ministeriale che lo separa. Questo ministero, compreso all’origine come un servizio, si è tradotto nel corso della storia in termini di superiorità. La categoria del “potere” (compiere le funzioni sacre, come l’amministrazione dei sacramenti) è diventata talmente centrale che si presta a derive e abusi.
- Il relativismo o banalizzazione del sacerdozio
Un altro punto che merita la nostra attenzione è il relativismo, la “banalizzazione” di questo ministero sacro. In nome di una certa lotta contro il clericalismo, si rischia di cadere in un altro estremo. Propongo nel punto che segue, qualche riferimento all’insegnamento del nostro Santo Fondatore. Senza promuovere il clericalismo, che al suo tempo poteva essere evidente, egli manifesta una grande stima per sacerdozio. In sostanza, è la santità, il servizio di vita che ne è la chiave, più che i vantaggi, lo status sociale o le grandi realizzazioni che talvolta le stesse ONG fanno assai bene.
4. Educare a una visione chiara di sacerdozio: San Guido M. Conforti e Papa Francesco
Facciamo riferimento essenzialmente alla Parola del Padre
Grandezza del sacerdozio (n. 26, 1920)
“Non si può concepire nulla di più grande del Sacerdozio Cristiano. Secondo il glorioso vescovo sant'Ignazio, egli è il vertice supremo di tutte le dignità. Infatti, che cosa sono i sacerdoti secondo il Vangelo? Essi sono il sale della terra, la luce del mondo, gli amici intimi e i fratelli prediletti di Gesù Cristo. Essi sono i padri, i medici delle anime, i ministri della riconciliazione e del perdono, i dispensatori dei misteri celesti, gli ambasciatori, i cooperatori di Cristo, i mediatori tra Dio e l'uomo. In confronto, tutte le grandezze della terra diventano insignificanti; scompaiono anche i Sacerdoti dell'Antica Alleanza, come l'immagine si sottrae alla realtà.
Ma se questo è il Sacerdote Cristiano per la sua dignità, che cosa dovrà essere con la sua vita? Quális in móribus? si chiede [San Bernardo] il Dottore di Clairvaux. Simile agli altri uomini secondo la natura, soggetto alle stesse miserie, deve elevarsi sopra di loro per virtù, come il cielo si eleva sopra la terra.
Per questo, chiunque si sente chiamato da Dio alla grandezza del Sacerdozio deve tenere ben presente la sublimità dello stato al quale aspira; e questo pensiero sarà per lui uno stimolo permanente a progredire nelle virtù che il Signore esige dai suoi ministri; un costante stimolo ad acquisire la purezza, il fervore, lo zelo e la scienza che costituiscono le caratteristiche di colui che è chiamato «l'uomo di Dio» per eccellenza: Hómo Déi.
Dovrebbe sempre ricordarsi che una altissima dignità e una vita abietta sarebbero la più deplorevole delle anomalie, la più discordante delle contraddizioni”.
Il prete sia splendida luce (n. 28, 1920)
“La missione del Sacerdote consiste principalmente nell'illuminare gli spiriti con la verità. Dunque, colui che è chiamato allo stato ecclesiastico deve acquisire la dottrina di cui dovrà un giorno essere maestro per gli altri; inoltre, dovrà munirsi delle altre conoscenze necessarie all'insegnamento di questa dottrina.
Questo è voluto da Dio che, istituendo il Sacerdozio dell'Antica Alleanza, proclamava: “Questo è un comandamento eterno per la vostra prosperità: che abbiate intelletto per distinguere il sacro dal profano, il puro dall'impuro, e che insegniate ai figliuoli d'Israele la mia legge”[2].
Questo è voluto da Cristo che, dopo aver descritto i suoi Apostoli come “luce del mondo”[3] riassume la loro missione con queste parole: “Andate e istruite tutti gli uomini”.[4]
Questo è voluto anche dalla Chiesa, che tutto il tempo ripete a chiunque aspiri alla dignità del Sacerdozio le parole di San Paolo al caro Timoteo: “Sforzati di leggere la Scrittura e di istruire i fedeli”[5]; mentre dai suoi Concili emana le norme pratiche per l'insegnamento.
Questo è voluto dalle necessità della nostra epoca che, orgogliosa dei suoi successi in tutti i campi della scienza umana, respinge il soprannaturale in nome della scienza e del progresso che considera inconciliabili con la Fede.
Dopo un sacerdote indegno, non c'è niente di più contrario alla volontà di Dio, niente di più contrario alla missione sacerdotale, niente di più umiliante per la Chiesa di Cristo, di un ecclesiastico che è incapace di risplendere come una lampada ardente nella casa del Signore”.
Per concludere
Possiamo riconoscere i segni del clericalismo nelle nostre case di formazione, da parte nostra, come da parte dei nostri giovani fratelli. È cosa certa che noi sottolineiamo continuamente la "linea invisibile" tra il saveriano prete e colui che non lo è: anche questo è une forma di clericalismo. Noi possiamo piuttosto incoraggiare a vivere la consacrazione come preti nella prospettiva del discepolo, del servo. In questo modo, il religioso che voglia evidenziare il suo status di prete sarà a disagio.
Per uno scambio e un approfondimento della riflessione, proponiamo le domande che seguono.
- Stato dei luoghi: Sentite l'urgenza di riflettere sull'idea o l’immagine che ci facciamo di un prete? Qual è la rilevanza della riflessione nelle vostre comunità formative?
- Partendo dal fatto che la maggior parte dei Saveriani sono stati toccati e/o fascinati dall'incontro con un altro o altri Saveriani (molto spesso sacerdoti): Che impatto hanno questi incontri sull’ambiente comunitario e sulle idee che si fanno del sacerdote (o del sacerdozio) i nostri giovani in formazione? Noi stessi, professi perpetui / sacerdoti, che immagine diamo loro, o trasmettiamo a loro nel quotidiano (rispetto al sacerdozio)?
- Come definiamo concretamente il “clericalismo” (che cosa è e/o che cosa non è)? Nella nostra argomentazione sul clericalismo, non diamo talvolta l'impressione che vi sia rivalità tra consacrazione religiosa/missionaria e sacerdozio? Non apriamo le porte ad un certo relativismo? Che dire dei carismi personali secondo i bisogni o la realtà della missione in cui ci troviamo?
- Tenendo conto delle abitudini del posto dove ci troviamo e delle altre congregazioni, come educare fin dal momento dell’Animazione alla Formazione, all'immagine del sacerdote che desideriamo per i futuri missionari? Come può aiutarci la nostra identità carismatica?
- Che dire del Clericalismo e della collaborazione con i laici?
NEMBOUET p. Richard, sx
[1] Per esempio in Camerun, salvo casi di forza maggiore, di situazioni gravi, il prete non può subire il controllo sistematico come succede con gli altri cittadini. Il pericolo segnala che ci sono delle fissazioni. Allora l’immagine del prete come l’inviato di Dio non è contradittoria, come un privilegiato, un medico.
[2] Cfr. Lv 10,9-11
[3] Mt 5,14
[4] Mt 28,19
[5] 1Tm 4,13
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