Skip to main content

Le tressaillement de la foi, selon le pape François

1375/500

Tressaillir est une preuve que quelqu’un a la confiance dans le Seigneur.  C’est ce qu’a affirmé le pape François dans son homélie du 23/09/2023 en commentant l’évangile de la visitation de la vierge Marie à sa cousine Elisabeth (Luc 1, 39-56). C’était au stade Vélodrome de Marseille en France dans la messe de clôture de Rencontres méditerranéennes (17 au 24 septembre 2023), consacrées à la problématique de flux d’immigrés qui arrivent en Europe via la méditerranée.

Voici un extrait de son homélie.  Le texte complet est à trouver ici.

Il y a un moyen de discerner si nous avons cette confiance dans le Seigneur. Quel est ce moyen ? L’Évangile dit que « lorsqu’Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle » (v.41). Voilà le signe : tressaillir. Celui qui croit, qui prie, qui accueille le Seigneur tressaille dans l’Esprit, sent que quelque chose bouge à l’intérieur, il “danse” de joie. Et je voudrais m’arrêter sur cela : le tressaillement de la foi.

L’expérience de foi provoque avant tout un tressaillement devant la vie. Tressaillir c’est être “touché à l’intérieur”, avoir un frémissement intérieur, sentir que quelque chose bouge dans notre cœur. C’est le contraire d’un cœur plat, froid, installé dans la vie tranquille, qui se blinde dans l’indifférence et devient imperméable, qui s’endurcit, insensible à toute chose et à tout le monde, même au tragique rejet de la vie humaine qui est aujourd’hui refusée à nombre de personnes qui émigrent, à nombre d’enfants qui ne sont pas encore nés, et à nombre de personnes âgées abandonnées. Un cœur froid et plat traîne la vie de manière mécanique, sans passion, sans élan, sans désir. Et on peut tomber malade de tout cela dans notre société européenne : le cynisme, le désenchantement, la résignation, l’incertitude, un sentiment général de tristesse - tout à la fois : la tristesse, cette tristesse dissimulée dans les cœurs -. Quelqu’un les a appelées “passions tristes” : c’est une vie sans tressaillement.

Celui qui est né à la foi, en revanche, reconnaît la présence du Seigneur, comme l’enfant dans le sein d’Élisabeth. Il reconnaît son œuvre dans le fleurissement des jours et il reçoit un regard nouveau pour voir la réalité. Même au milieu des difficultés, des problèmes et des souffrances, il perçoit quotidiennement la visite de Dieu et se sent accompagné et soutenu par Lui. Face au mystère de la vie personnelle et aux défis de la société, celui qui croit connaît un tressaillement, une passion, un rêve à cultiver, un intérêt qui pousse à s’engager personnellement. Maintenant, chacun d'entre nous peut se      demander : est-ce que je ressens ces choses ? Est-ce que j'ai ces     choses ? Celui qui est ainsi sait que le Seigneur est présent en toute chose, qu’il appelle, qu’il invite à témoigner de l’Évangile pour édifier avec douceur, à travers les dons et les charismes reçus, un monde nouveau.

L’expérience de la foi, en plus d’un tressaillement devant la vie, provoque aussi un tressaillement devant le prochain. Dans le mystère de la Visitation, en effet, nous voyons que la visite de Dieu n’a pas lieu à travers des événements célestes extraordinaires, mais dans la simplicité d’une rencontre. Dieu vient sur le seuil d’une maison de famille, dans la tendre étreinte entre deux femmes, dans le croisement de deux grossesses pleines d’émerveillement et d’espérance. Et, dans cette rencontre, il y a la sollicitude de Marie, l’émerveillement d’Élisabeth, la joie du partage.

Rappelons-le toujours, même dans l’Église : Dieu est relation et souvent il nous rend visite à travers des rencontres humaines, quand nous savons nous ouvrir à l’autre, quand il y a un tressaillement pour la vie de ceux qui passent chaque jour à nos côtés et quand notre cœur ne reste pas impassible et insensible devant les blessures de ceux qui sont les plus fragiles. Nos villes métropolitaines, et tant de pays européens comme la France où coexistent des cultures et des religions différentes, sont en ce sens un grand défi contre les exacerbations de l’individualisme, contre les égoïsmes et les fermetures qui produisent solitudes et souffrances. Apprenons de Jésus à éprouver des frémissements pour ceux qui vivent à nos côtés, apprenons de Lui qui, devant les foules fatiguées et épuisées, ressent de la compassion et s’émeut (cf. Mc 6, 34), tressaille de miséricorde devant la chair blessée de ceux qu’il rencontre. Comme l’affirme votre grand saint, Vincent de Paul, « il faut tâcher d’attendrir nos cœurs et de les rendre susceptibles des souffrances et des misères du prochain, et prier Dieu qu’il nous donne le véritable esprit de miséricorde, qui est le propre esprit de Dieu », jusqu’à reconnaître que les pauvres sont « nos seigneurs et maîtres » (Correspondance, entretiens, documents, Paris 1920-25, p. 341 ; pp. 392-393).


The leap of faith, according to Pope Francis

There is a way to discern whether or not we have this trust in the Lord. What is the way? The Gospel says that “as soon as Elizabeth had heard Mary’s greeting, the child leapt in her womb” (v. 41). This is the sign: to leap for joy. Whoever believes, whoever prays, whoever welcomes the Lord leaps in the Spirit, and feels that something is moving within, and “dances” with joy. I would like to dwell on this: the leap of faith.

The experience of faith, first and foremost, elicits a certain leaping in the face of life. To leap means to be “touched inside,” to have an interior quiver, to feel that something is moving in our heart. This is the opposite of a flat, cold heart, accustomed to the quiet life, which is encased in indifference and becomes impermeable. Such a heart becomes hardened and insensitive to everything and everyone, even to the tragic discarding of human life, which is seen today in the rejection of many immigrants, of countless unborn children and abandoned elderly people. A cold, flat heart drags life along mechanically, without passion, without impetus, without desire. In our European society, a person can become ill from all this and suffer cynicism, disenchantment, resignation, uncertainty, and an overall sadness – all this together: sadness, that sadness hidden in human hearts. Someone has called these dispositions “sad passions” and are found in those who do not “leap in the face of life”.

Those who are born to faith, on the other hand, recognize the presence of the Lord, like the baby in Elizabeth’s womb. They recognize his work as each day dawns and receive new eyes to view reality. Even in the midst of toil, problems and suffering, each day they discern God’s visitation among us and feel accompanied and sustained by him. Faced with the mystery of life and the challenges of society, those who believe have a spring in their step, a passion, a dream to cultivate, an interest that impels them to personally commit themselves. Now each of us can ask ourselves: do I feel these things? Do I have these things? Those who are like this know that in everything the Lord is present, calling and inviting them to witness to the Gospel with meekness, in order to build a new world, using the gifts and charisms they have received.

Besides enabling us to leap in the face of life, the experience of faith also compels us to leap toward our neighbour. Indeed, in the mystery of the Visitation, we see that God’s visitation does not take place through extraordinary, heavenly events, but in the simplicity of an encounter. God comes to the doorway of a family home, in the tender embrace between two women, in the intertwining of two pregnancies full of wonder and hope. There we see the solicitude of Mary, the wonder of Elizabeth, and the joy of sharing.

Let us always remember this in the Church: God is relational and often visits us through human encounters, when we know how to be open to others, when there is a “stirring” within us in favour of those who pass us every day, and when our hearts do not remain impassive and insensitive before the wounds of the fragile. Our major cities and many European countries like France, where different cultures and religions coexist, are a strong force against the excesses of individualism, selfishness and rejection that generate loneliness and suffering. Let us learn from Jesus how to stir ourselves to help those who live nearby. Let us learn from him who is moved to compassion before a weary and exhausted crowd (cf. Mk 6:34) and “leaps with mercy” before the wounded flesh of those he meets. As one of your great saints, Vincent de Paul, exhorts, “we should, then, soften our hearts and make them aware of the sufferings and miseries of our neighbour. We should beg God to give us that spirit of mercy which is the very Spirit of God himself,” to the point of recognizing that the poor are “our lords and masters” (Correspondance, entretiens, documents, Paris 1920-25, 341; 392-393).


Il sussulto della fede, secondo Francesco

C’è un modo per discernere se abbiamo questa fiducia nel Signore. Qual è il modo? Il Vangelo dice che «appena Elisabetta ebbe udito il saluto di Maria, il bambino sussultò nel suo grembo» (v. 41). Questo è il segno: sussultare. Chi crede, chi prega, chi accoglie il Signore sussulta nello Spirito, sente che qualcosa si muove dentro, “danza” di gioia. E vorrei soffermarmi su questo: il sussulto della fede.

L’esperienza della fede genera anzitutto un sussulto dinanzi alla vita. Sussultare significa essere “toccati dentro”, avere un fremito interiore, sentire che qualcosa si muove nel nostro cuore. È il contrario di un cuore piatto, freddo, accomodato nel quieto vivere, che si blinda nell’indifferenza e diventa impermeabile, che si indurisce, insensibile a tutto e a tutti, pure al tragico scarto della vita umana, che oggi viene rifiutata in tante persone che emigrano, così come in tanti bambini non nati e in tanti anziani abbandonati. Un cuore freddo e piatto trascina la vita in modo meccanico, senza passione, senza slanci, senza desiderio. E di tutto questo, nella nostra società europea, ci si può ammalare: il cinismo, il disincanto, la rassegnazione, l’incertezza, un senso generale di tristezza – tutto insieme: la tristezza, quella tristezza nascosta nei cuori –. Qualcuno le ha chiamate “passioni tristi”: è una vita senza sussulti.

Chi è generato alla fede, invece, riconosce la presenza del Signore, come il bimbo nel grembo di Elisabetta. Riconosce la sua opera nel germogliare dei giorni e riceve occhi nuovi per guardare la realtà; pur in mezzo alle fatiche, ai problemi e alle sofferenze, scorge quotidianamente la visita di Dio e da Lui si sente accompagnato e sostenuto. Dinanzi al mistero della vita personale e alle sfide della società, chi crede ha un sussulto, una passione, un sogno da coltivare, un interesse che spinge a impegnarsi in prima persona. Adesso ognuno di noi può domandarsi: io sento queste cose? Io ho queste cose? Chi è così sa che in tutto il Signore è presente, chiama, invita a testimoniare il Vangelo per edificare con mitezza, attraverso i doni e i carismi ricevuti, un mondo nuovo.

L’esperienza della fede, oltre a un sussulto dinanzi alla vita, genera anche un sussulto dinanzi al prossimo. Nel mistero della Visitazione, infatti, vediamo che la visita di Dio non avviene attraverso eventi celesti straordinari, ma nella semplicità di un incontro. Dio viene sull’uscio di una casa di famiglia, nel tenero abbraccio tra due donne, nell’incrociarsi di due gravidanze piene di stupore e di speranza. E in questo incontro c’è la sollecitudine di Maria, la meraviglia di Elisabetta, la gioia della condivisione.

Ricordiamolo sempre, anche nella Chiesa: Dio è relazione e ci fa visita spesso attraverso gli incontri umani, quando ci sappiamo aprire all’altro, quando c’è un sussulto per la vita di chi ogni giorno ci passa accanto e quando il nostro cuore non rimane impassibile e insensibile dinanzi alle ferite di chi è più fragile. Le nostre città metropolitane e tanti Paesi europei come la Francia, in cui convivono culture e religioni diverse, sono in questo senso una grande sfida contro le esasperazioni dell’individualismo, contro gli egoismi e le chiusure che producono solitudini e sofferenze. Impariamo da Gesù ad avere fremiti per chi ci vive accanto, impariamo da Lui che, dinanzi alle folle stanche e sfinite, sente compassione e si commuove (cfr Mc 6,34), ha sussulti di misericordia dinanzi alla carne ferita di chi incontra. Come afferma un vostro grande Santo, Vincent de Paul, «bisogna cercare d’intenerire i nostri cuori, rendendoli sensibili alle pene e alle miserie del prossimo, e pregare Dio di darci il vero spirito di misericordia, che è propriamente il suo stesso spirito», fino a riconoscere che i poveri sono «i nostri signori e padroni» (Correspondance, entretiens, documents, Paris 1920-25, 341; 392-393).


El exulto de la fe, según papa Francisco

Hay un modo para discernir si tenemos esta confianza en el Señor. ¿Cuál es este modo? El Evangelio dice que «apenas Isabel oyó el saludo de María, el niño saltó de alegría en su seno» (v. 41). Este es el signo: saltar, estremecerse. El que cree, el que reza, el que acoge al Señor exulta en el Espíritu, siente que algo se mueve dentro, “danza” de alegría. Y quisiera detenerme y reflexionar sobre este exultar de la fe.

La experiencia de fe genera ante todo un estremecimiento ante la vida. Exultar significa ser “tocados por dentro”, tener un estremecimiento interior, sentir que algo se mueve en nuestro corazón. Es lo contrario de un corazón aburrido, frío, acomodado a una vida tranquila, que se blinda en la indiferencia y se vuelve impermeable, que se endurece, insensible a todo y a todos, aun al trágico descarte de la vida humana, que hoy es rechazada en tantas personas que emigran, así como en tantos niños no nacidos y en tantos ancianos abandonados. Un corazón frío y aburrido arrastra la vida de modo mecánico, sin pasión, sin impulso, sin deseo. Y de todo esto, en nuestra sociedad europea, podemos enfermarnos: del cinismo, del desencanto, de la resignación, de la incertidumbre surge un sentido general de tristeza ―todo junto: la tristeza, aquella tristeza escondida en los corazones―. Alguien las ha llamado “pasiones tristes”; es una vida sin sobresaltos.

En cambio, el que es generado en la fe reconoce la presencia del Señor, como el niño en el seno de Isabel. Reconoce su obra en la sucesión de los días y recibe ojos nuevos para observar la realidad; aun en medio a las fatigas, los problemas y los sufrimientos, descubre cotidianamente la visita de Dios y se siente acompañado y sostenido por Él. Frente al misterio de la vida personal y a los desafíos de la sociedad, el que cree exulta, tiene una pasión, un sueño que cultivar, un interés que impulsa a comprometerse en primera persona. Ahora que cada uno de nosotros se pregunte: ¿siento yo estas cosas? ¿tengo yo estas cosas? Quien es así sabe que el Señor está presente en todo, llama, invita a testimoniar el Evangelio para edificar con mansedumbre un mundo nuevo, a través de los dones y los carismas recibidos. 

La experiencia de la fe, además de un estremecimiento ante la vida, genera también un estremecimiento ante el prójimo. En el misterio de la Visitación, en efecto, vemos que la visita de Dios no se realiza por medio de acontecimientos celestiales extraordinarios, sino en la sencillez de un encuentro. Dios viene a la puerta de una casa de familia, en el tierno abrazo entre dos mujeres, en el encontrarse de dos embarazos llenos de admiración y esperanza. Y en este encuentro está la solicitud de María, la maravilla de Isabel, la alegría de compartir.

Recordémoslo siempre, también en la Iglesia: Dios es relación y nos visita con frecuencia a través de los encuentros humanos, cuando sabemos abrirnos al otro, cuando hay un estremecimiento por la vida de quien pasa cada día a nuestro lado y cuando nuestro corazón no permanece indiferente e insensible ante las heridas del que es más frágil. Nuestras ciudades metropolitanas y los numerosos países europeos como Francia, donde conviven culturas y religiones diferentes son, en este sentido, un gran desafío contra las exasperaciones del individualismo, contra los egoísmos y las cerrazones que producen soledades y sufrimientos. Aprendamos de Jesús a conmovernos por quienes viven a nuestro lado, aprendamos de Él que, ante las multitudes cansadas y exhaustas, siente compasión y se conmueve (cf. Mc 6,34), se estremece de misericordia ante la carne herida de aquel que encuentra. Como afirma uno de sus grandes santos, san Vicente de Paúl: «es preciso que sepamos enternecer nuestros corazones y hacerlos capaces de sentir los sufrimientos y las miserias del prójimo, pidiendo a Dios que nos dé el verdadero espíritu de misericordia, que es el espíritu propio de Dios», hasta reconocer que los pobres son «nuestros señores y nuestros amos» (cf. Correspondance, entretiens, documents, París 1920-25, 341; 392-393).

Louis Birabaluge sx
28 Septiembre 2023
1375 Vistas
Disponible en
Etiquetas

Enlaces y
Descargas

Esta es un área reservada a la Familia Javeriana.
Accede aquí con tu nombre de usuario y contraseña para ver y descargar los archivos reservados.