"Durante la riunione della Commissione della Formazione di base, abbiamo ascoltato il P. Bob Tebri che, a grandi linee, ci ha presentato il progetto formativo della sua Congregazione, i Missionari d'Africa (Padri Bianchi). P. Tebri è originario del Ghana e fa parte della Direzione Generale. Come consigliere, è incaricato della Formazione iniziale. Ringraziandolo per la sua disponibilità e gentilezza, volentieri condividiamo la sua presentazione. "
Partage de mon expérience de la Formation initiale chez les Missionnaires d’Afrique.
(Père Robert B. Tebri, MAfr.)
Introduction
- II n’est pas facile de devenir Missionnaire d’Afrique de nos jours. Dans le temps, il « suffisait » de 6 ans ; deux ans de philosophie, un an du noviciat et 3 années de théologie. De nos jours, les jeunes doivent d’abord passer un an dans un centre préparatoire comme première étape. Ceci permet de les connaitre un peu mieux et de faire une meilleure sélection des candidats, mais surtout de leur donner une meilleure connaissance de la langue dans laquelle ils devront étudier. La plupart de nos candidats proviennent de pays d’Afrique qui ont connu et connaissent encore pas mal de guerres, rebellions, troubles économiques et politiques divers. Certains élèves doivent donc d’abord assurer les fondations avant de commencer à construire. La formation dans ces différentes étapes est rendue possible grâce au travail des animateurs vocationnels et missionnaires et aux formateurs des centres de propédeutique qui préparent les aspirants à la Formation initiale.
Structure de base de la Formation Initiale
Cette formation initiale est divisée en quatre étapes. La première étape est centrée sur les études de philosophie et organisée au niveau provincial. Cette première étape permet aux candidats de mieux discerner leur vocation, face aux exigences de la vie missionnaire et les aider à progresser vers une vraie maturité humaine et spirituelle en leur donnant des éléments de formation doctrinale (Cf. CL 117). Elle regroupe souvent des candidats de pays voisins. Par exemple, nous avons un centre en Afrique occidentale francophone à Ouagadougou, anglophone au Ghana, deux centres pour l’Afrique centrale en RDC ; Kinshasa et Bukavu ; un autre centre pour l’Est de l’Afrique en Ouganda, un autre au Malawi pour l’Afrique australe. Pour l’Europe, nous ne restons qu’avec un centre en Pologne. Nous avons un centre en Inde, au Philippine, un centre pour le Mexique et le Brésil ensemble. C’est à partir de la deuxième étape que le brassage de nature international, intercontinental et interracial commence.
La deuxième étape est celle de l’année spirituelle. Elle est communément appelée noviciat, mais, en réalité, elle n’est pas un noviciat au sens strict et canonique du terme. Elle est plutôt régie par le Droit particulier de la Société (Cf. CL 123). Elle « vise à développer chez les candidats un attachement plus profond à la personne du Christ » (CL 122) à travers la réflexion et la prière. L’année spirituelle se déroule à Kasama dans le nord de la Zambie, à Arusha, à l’ouest du Kilimanjaro en Tanzanie et à Bobo au Burkina-Faso.
La troisième étape est celle du stage apostolique que les candidats font hors de leur province d’origine pour se confronter à la réalité de la vie missionnaire dans le monde africain avec parfois l’un ou l’autre qui quitte le continent africain pour aller au Brésil, en Mexique, à Toulouse en France, en Espagne, etc. Durant le stage apostolique, les jeunes sont confrontés à l’apprentissage d’une nouvelle langue dans un pays étranger. Ils sont en effet envoyés systématiquement hors de leur province d’origine pour se confronter avec de nouvelles manières de vivre.
Enfin la quatrième étape permet aux candidats d’approfondir les acquis des étapes précédentes dans une réflexion théologique et doctrinale. En tout, il faut maintenant compter un minimum de onze ans et certains jeunes ont déjà passé quelques années à l’université ou au travail avant de nous rejoindre. La théologie se fait en Afrique (Nairobi, Afrique du Sud, Kinshasa et Abidjan), sauf pour quelques candidats qui vont à Jérusalem.
Statistiques
Actuellement, nous avons 480 candidats repartis dans 19 maisons de formation dont 11 de Philosophie, 3 de l’Année Spirituelle, de théologie et ceux qui sont envoyés dans des communautés de stage. Il y a donc un futur devant nous. Pour les besoins de toutes nos maisons de formation, la Société a besoin actuellement de plus de 80 formateurs à temps plein. Au moment où je vous parle, ils sont 55 activement engagés. Il y a là un défi à relever.
Quels sont les axes de cette formation ?
C’est une formation qui se veut holistique visant tous les aspects principaux d’une personne humaine : le spirituel, l’apostolique, l’intellectuel mais aussi le psycho-affectif qui inclut la dimension de la sexualité. Nous encourageons le travail manuel avec des choses pratiques comme le permis de conduire et le jardinage... L’apprentissage des langues et de la vie communautaire internationale en sont aussi des aspects importants. Dans le processus de formation, ce dont il s’agit c’est de nourrir la vie entière, et pas seulement une dimension, pour importante qu’elle soit. Il faut donc veiller sur les dimensions humaine, chrétienne et charismatique et pour y parvenir, il faudra atteindre les quatre centres vitaux de la personne : l’esprit (les concepts sont importants), le cœur (il s’agit d’assimiler et de personnaliser les concepts et dans ce cas les sentiments sont fondamentaux), les mains (la formation doit être pratique), et les pieds (la formation part de la vie et débouche sur la vie, car elle se vit dans une optique missionnaire).
D’où viennent les jeunes qui s’engagent encore chez les Missionnaires d’Afrique ?
A 90%, ils sont africains selon la prophétie de notre fondateur que l’Afrique sera évangélisée de façon durable par les Africains eux-mêmes. La liste de leurs pays d’origine et des langues qu’ils parlent ferait rêver n’importe quel routard. Parmi les rares candidats qui ne sont pas originaires d’Afrique, il y a quelques Polonais, Philippins, Indiens, Mexicains et Brésiliens mais parfois aussi un jeune ou l’autre qui nous a trouvé sur internet et demande à se joindre à nous.
Formation pour quoi faire ?
Répondant à l’appel de notre fondateur à « être des apôtres et rien que des apôtres », notre formation se doit d’être apostolique par nature et centrée sur la Mission. La Mission devient le principe qui inspire notre programme de formation. La formation initiale affermira et nourrira un amour réel pour l’apostolat et pour la Mission ainsi que les valeurs et attitudes qui leur sont associées (CA, 1992,1, 116; CA, 2004, pp.30-31). Cela réclame un programme de formation solide et bien planifiée prenant en compte le développement de la Mission afin de donner une expression concrète au profil du Missionnaire d’Afrique d’aujourd’hui et de demain.
Un élément déterminant et donc un mot clé dans le discernement vocationnel, c’est la passion et le sens de vocation: passion pour le Christ, passion pour l’humanité. La passion, c’est l’élément distinctif des personnes amoureuses. Le religieux est appelé à une suite radicale ou, si l’on préfère, à une suite passionnée. En effet, c’est la passion qui dynamise l’option vocationnelle, c’est la passion qui mobilise toutes les énergies et positionne celui qui la vit dans une attitude constante qui a comme but de « suivre au plus près » les pas du Christ, en embrassant les exigences les plus radicales de cette suite; c’est la passion qui crée la possibilité d’un engagement définitif, pour la vie, et qui anime la personne dans une recherche permanente qui lui permettra d’assurer une fidélité créatrice; c’est la passion qui la conduit à vivre pour les autres, et en particulier pour les plus pauvres, à se donner gratuitement, en vivant la logique du don. Cette passion conduit naturellement à un sens de vocation ; c’est-à-dire, la conscience, le sentiment et la conviction d’être ‘appelé’ et ‘interpellé’ par Dieu, qui, en fait, le sort d’un projet purement personnel.
Si nous voulons que par leur formation les jeunes soient préparés à faire face aux défis qui les attendent, nous devons veiller à ce qu’il y ait un équilibre juste et sain de toutes les composantes durant leur formation (intellectuelle, spirituelle, humaine, apostolique, etc.). La formation académique est généralement bonne ; cependant la formation académique, souvent plus facile à évaluer, a souvent tendance à prendre la place d’honneur au détriment d’autres aspects de la formation, en particulier la formation humaine et spirituelle. Il nous faut être bien conscients de ce danger de déséquilibre.
Le programme
Les documents de l’Eglise sur la préparation des candidats clercs fournissent une base pour la formation ; cependant il nous faut apporter des compléments pour notre programme de formation pour donner une orientation plus spécifiquement missionnaire et africaine à nos candidats. II faut notamment inclure des éléments couvrant les domaines tels que :
- Une connaissance adéquate des champs d’apostolat de la Société et des religions rencontrées en Afrique (Protestantisme, Islam, Eglises Indépendantes africaines, Religions traditionnelles africaines).
- Une théologie des autres religions et de l’inculturation.
- L’histoire de l’Afrique et particulièrement l’histoire de l’Eglise en Afrique.
- Une réflexion sur les rapports entre la foi chrétienne et le monde sociopolitique, avec référence spéciale à l’Afrique.
Nous essayons de donner à notre programme de formation un contenu large et qui tienne compte des changements ; mais, aussi important sinon plus que le contenu des programmes, il y a les attitudes requises chez les Missionnaires d’Afrique, telles que :
- ouverture à la vérité, liée à l’habitude de l’étude.
- ouverture aux personnes et esprit de dialogue.
- une conviction profonde de la valeur du discernement communautaire, de la patience, de l’endurance et de la disponibilité.
- une disposition à souffrir pour les autres, etc.
Un de nos Chapitres (1998) a insisté sur des ‘communautés témoins’. Cela signifie que le programme de formation n’est pas fait pour former des individus, mais de futurs Missionnaires d’Afrique, capables de vivre en communautés ou l’on trouve l’épanouissement personnel dans le don de soi-même au service des autres. La vie de communauté et tout ce que cela comporte doit être un agent important du processus de formation à tous les niveaux. Dans la formation, il y aura un accent spécifique mis sur la vie d’équipe. L’équipe est l’unité de base de nos Maisons de formation et le lieu le plus approprié pour la formation : vivre, travailler, prier, partager, et se détendre en équipe. Nos candidats doivent être formés à la vie d’équipe dès le début de leur formation.
L’organisation et les responsabilités de la Formation Initiale
La société, représentée par le Supérieur Général et son conseil, est le responsable pour l’ensemble de la formation. Il est assisté par le Secrétaire à la formation Initiale.
Les Supérieurs provinciaux ont une responsabilité spéciale en ce qui concerne la formation et les candidats. Avec leur conseil, ils sont responsables de l’organisation de la propédeutique et de la première étape de leur province. Si par hasard, il y a un centre de formations interprovinciales, c’est l’ensemble des provinciaux appelé Conseil de Direction qui est responsable.
Pour la responsabilité du quotidien de chaque Centre de formation, c’est les formateurs qui en ont la charge. C’est une responsabilité d’équipe dirigée par un recteur.
Le secrétaire à la formation Initiale
Le Secrétaire à la formation initiale assiste le Supérieur Général et son Conseil dans la mise en œuvre de leur responsabilité concernant la formation. II représente le Conseil General auprès des Centres de formation et ceux-ci auprès du Conseil Général. II veille en particulier à l'unité de formation dans la Société et à sa bonne coordination. II agit dans les limites des pouvoirs qui lui sont confiés par chaque Conseil Général (CL 238). Le Secrétaire établit et/ou évalue les programmes d'études des différents Centres.
Le Conseil Général/Secrétariat à la formation initiale, en étroite collaboration avec le Conseil de direction et le personnel formateur des Centres, est responsable de la formulation de la politique générale de formation, du recrutement du personnel des Centres de deuxième et quatrième étape de formation, de la coordination entre tous les Centres et de quelques décisions importantes.
Quelques défis de la formation d’aujourd’hui
Aujourd’hui, plus que jamais la formation des jeunes et surtout celle des religieux pose beaucoup de problèmes. Depuis un certain temps déjà, la question du personnel pour les maisons de formation est devenue un problème. Avec la diminution du nombre de confrères européens et américains, le nombre de personnel approprié pour la formation a diminué. Le manque de confrères ayant les qualifications nécessaires, en particulier en philosophie et théologie. Ce manque de formateurs a été l’un des facteurs qui ont conduit à la création de consortiums de théologie et de maisons régionales de philosophie.
Au-delà des étapes de formation prévues par le Ratio fondamentalis Institutionalis Sacerdotalis et des procédures à suivre, la difficulté la plus significative relative à l’admission et à la formation des candidats, se situe plutôt au niveau des motivations qui poussent les jeunes à entrer chez nous. Ces dernières années nous avons retravaillé sur nos critères d’admission pour les rendre plus adaptés aux milieux. Nous constatons que certains animateurs vocationnels semble être plus soucieux à montrer aux candidats les avantages de se faire missionnaire et religieux que leur expliquer ses exigences, ce qui fait facilement percevoir cette vie comme une promotion sociale et empêche les jeunes de percevoir le sérieux du choix vocationnel.
Nous avons remarqué que le processus traditionnel de la formation, avec toutes les étapes prévues ne suffit pas toujours pour la formation des candidats provenant des milieux où souvent leurs familles sont désorientées (situation des guerres, parents divorcés, père au chômage, un seul parent, non-chrétiennes, chrétiens peu pratiquants, issues du monde musulman ou d’évangélisation récente). Ils nous arrivent donc avec des bagages de problèmes humains pesants. Ceci nous demande de faire un sérieux triage qui n’est guère facile. A part cela, il reste le défi pour un jeune qui a déjà commencé la formation d’accepter qu’il n’est pas fait pour cette vie, si tel est le cas. Dans la majorité des cas, il s’agit des difficultés à vivre en communauté, de s’adapter à un milieu non familier, d’une immaturité humaine et affective, des problèmes éthiques (vol, mensonges, tricheries, comportement sexuel inacceptable, etc.), et d’incapacité ou d’insuffisance intellectuelle. Tout cela pose de gros problèmes.
Les vocations religieuses qui proviennent des milieux sociaux pauvres ne perçoivent pas facilement la signification d’un style de vie simple (vœu de pauvreté), car il y a un grand écart entre notre niveau de vie dans la Société des Missionnaires d’Afrique et le contexte humain et social de leur famille d’origine. Nous avons donc du mal à faire comprendre la signification évangélique de la pauvreté consacrée comme un acte de foi et de liberté.
Par exemple, que signifie la pauvreté volontaire quand on a plus d’argent et de confort chez les Missionnaires d’Afrique que dans sa famille au village? Que signifie l’obéissance pour quelqu’un qui appartient à une culture où l’on s’attend à ce que vous obéissiez toujours à vos aîné(e)s? Comment les former pour qu’ils témoignent du Christ dans un monde qui n’est pas chrétien? Quelle formation civique, philosophique, théologique et quelle spiritualité faut-il leur offrir?
De nos jours, nous avons des spécialisations dans des spécialisations. Les jeunes arrivent avec un grand désir de faire des diplômes universitaires à l’exemple de leurs collègues dans le monde. Devons-nous suivre le rythme du monde en usant de notre allure à nous ou préférerons-nous baisser les bras? Autant de questions, autant de difficultés ; autant de défis ; mais que faire? Qui ne risque rien n’a rien dit-on.
BIBLIOGRAPHIE
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