Skip to main content

Dieu passe par notre humanité (Editorial)

7432/500

Dieu passe par notre humanité

Un jour, je suis tombé sur cette phrase d’Évrage le Pontique, moine du IV siècle : « Si tu veux connaître Dieu, apprends tout d’abord à te connaître toi-même ». Elle a éveillé en moi le désir de l’approfondir. Est-ce vrai que la connaissance de Dieu passe par la connaissance de soi-même ? On peut se poser la question d’une autre manière : une connaissance déficiente de soi empêcherait-elle une bonne et juste connaissance de Dieu ? Je me suis regardé d’abord moi-même, et ensuite j’ai regardé la composante communautaire. Cela fait maintenant 30 ans que j’ai prononcé pour la première fois la formule de la profession religieuse-missionnaire xavérienne, et je me suis dit qu’il y a quelque chose de vrai dans cette affirmation.

La parole qui m’a été donnée pour mieux comprendre cette vérité est la parabole du semeur (Mc 4,1-20). Jésus nous parle de cet homme qui sème la semence de la parole de Dieu dans la terre de l’homme. La semence est bonne, mais tout dépend du lieu où elle tombe. Et là, il nous parle de quatre terrains : le bord du chemin, le sol pierreux, les plantes épineuses et la bonne terre. Ce n’est que dans cette dernière que la parole de Dieu donne des fruits : « les uns trente, d’autres soixante, et d’autres cent ». Les autres trois terrains, rien.

C’est la parabole de notre humanité ! Il ne suffit pas d’écouter la parole de Dieu, de prier, de célébrer les sacrements, d’avoir un grand zèle pour l’évangélisation… Si cela n’est pas accompagné d’un travail personnel d’auto-observation, qui amène à une bonne connaissance de soi, il est bien probable qu’on se fatigue inutilement, ou du moins qu’on perde pas mal d’énergies dans des questions plus ou moins banales.

Parfois, il arrive que l’on dise : ‘c’est ma nature’, ou bien ‘je suis fait comme ça’, ou encore ‘il est trop tard pour changer’. Des affirmations comme celles-là relèvent de l’ignorance. C’est comme si Dieu nous aurait fait comme ça. Plus rien à faire ! La jalousie, la colère, la paresse, le protagonisme, la sensualité, le vide intérieur, la démotivation, l’incapacité à pardonner, des blocages dans la relation avec l’autre, les jugements précipités, le commérage,… Tout cela n’est pas le fruit de la parole de Dieu. Il peut y avoir aussi des blessures et des modèles de vie ancrés en nous, qui nous conditionnent énormément.

À mon avis, il y a plusieurs pas qu’il faut suivre. Tout d’abord, prendre cela au sérieux. Ce n’est pas une question optionnelle. C’est un passage obligé. Il faut passer par là pour que la parole de Dieu donne le meilleur d’elle-même dans nos vies. Ensuite, il faut s’y engager. De quelle manière ? Tout simplement en faisant attention à soi-même, en se familiarisant avec son propre comportement, ses pensées, attitudes, sentiments, passions, motivations. Parfois on tombe dans le piège de vivre d’une manière superficielle. On ne va pas en profondeur, c’est comme si on avait peur de découvrir la vérité sur soi-même, et on préfère vivre dans la médiocrité. On doit aussi être ouvert aux remarques des autres, surtout de ceux qui sont les plus proches. Et cela demande du courage et de l’humilité.

C’est un travail quotidien. Dans la tradition de l’Église, nous avons ce grand moyen qui est la relecture de la journée, appelée aussi prière d’alliance. Guidée par l’Esprit Saint, cette relecture aide à repérer les différents mouvements qui se passent à l’intérieur de nous-mêmes. Une fois que ceux-ci sont repérés, petit à petit on arrive à s’y familiariser. Et une fois qu’on s’y est familiarisé, il est plus facile de les présenter au Seigneur, pour les travailler avec lui. Bien sûr, il faut une bonne volonté pour faire cela. Mais il ne jamais tard ! C’est vrai que plus la nature humaine est faite, c'est-à-dire, plus les années passent, plus cela devient difficile. Mais, même dans ces cas là, il n’est jamais tard, puisque l’Esprit est là.

Sans maturité humaine il est impossible d’acquérir une maturité spirituelle. Il ne faut pas se tromper ! La sainteté évangélique passe par là. Notre père Fondateur, qui a bien voulu voir en nous ce visage humain du Xavérien dont nos documents parlent, est là qui nous indique la direction juste et nous soutient à travers la prière d’intercession. Il est notre compagnon de route !

Fernando García Rodríguez, sx


Dios pasa a través de nuestra humanidad

Un día leí una frase de Evagrio Pontico, monje del IV siglo: “Si quieres conocer a Dios, empieza por conocerte a ti mismo”. La lectura de esta frase despertó en mí la curiosidad de profundizarla. ¿Es verdad que para conocer a Dios hay primero que conocerse uno mismo? O dicho de otra manera: ¿un insuficiente conocimiento de sí mismo impide conocer realmente a Dios? Reflexioné sobre mí mismo, y también sobre la realidad comunitaria, ahora que hace justamente 30 años que hice la primera profesión religioso misionera en nuestra familia javeriana. Me di cuenta que mucho de verdad hay en esta afirmación.

La Palabra de Dios que me iluminó para comprender mejor esta verdad fue la parábola del sembrador (Mc 4,1-20). Jesús nos habla del sembrador que va a sembrar la semilla de la palabra de Dios en la tierra del hombre. La semilla es buena, pero todo depende del lugar donde es sembrada. Él nos habla de cuatro terrenos: el borde del camino, el suelo pedregoso, el terreno espinoso y la buena tierra. Solamente en esta última la palabra de Dios da fruto: “treinta, sesenta, cien”. En los otros tres terrenos, nada.

Es la parábola de nuestra humanidad. No basta con escuchar y meditar la palabra de Dios, ni con rezar, ni con celebrar los sacramentos, ni tener un gran celo evangelizador… Si todo ello no está acompañado de un trabajo personal de auto-observación que lleva a un buen conocimiento de sí, probablemente estemos perdiendo el tiempo o gastando mucha energía en cuestiones secundarias.

A veces se oyen frases como: « soy así”, o “es mi naturaleza”, o “es demasiado tarde para cambiar”… Afirmaciones como estas no son más que justificaciones, y en el fondo revelan mucha ignorancia. Es como si Dios nos hubiese hecho así. ¡No se puede hacer nada! Un cierto fatalismo. Los celos, la ira, la pereza, el protagonismo, la sensualidad, el vacío interior, la desmotivación, la incapacidad de perdonar, de relacionarse serenamente con el otro, los chismorreos… Todo esto no es el fruto de la palabra de Dios. Puede haber también heridas y modos u estilos de vida arraigados en lo más profundo de nuestro ser que nos condicionan mucho.

Llegados a este punto, ¿qué hacer? En primer lugar, hay que tomárselo en serio. No es una cuestión secundaria u opcional. Es un paso obligado. Hay que pasar por ahí para que la palabra de Dios dé lo mejor de ella misma en nuestras vidas. A continuación, hay que dar pasos para avanzar. ¿De qué manera? Sencillamente prestar atención a sí mismo, familiarizarse con el propio comportamiento, los pensamientos, actitudes, sentimientos, pasiones, motivaciones. A veces se cae en la trampa de vivir de una manera superficial. No se profundiza. Es como si hubiese miedo de verse tal como uno es, se prefiere vivir en una cierta mediocridad. Uno debe también estar abierto a las observaciones de los que le rodean. Evidentemente que para esto se necesita mucho valor y humildad.

Es el trabajo de cada día. En la tradición de la Iglesia hay ese gran medio que es la relectura del día, llamado también la oración de alianza. Guiada por el Espíritu Santo, la relectura ayuda a darse cuenta de los diferentes movimientos que suceden en nuestro interior. Una vez descubiertos, poco a poco uno se va familiarizando con ellos. Y una vez familiarizados, es más fácil presentarlos al Señor para poder trabajarlos juntos. Para todo ello es necesaria una buena voluntad. Nunca es tarde para comenzar. Es verdad que más el tiempo pasa, cuesta más trabajarlo. Pero incluso en esos casos, puesto que el Espíritu está ahí, nunca es tarde.

Sin madurez humana es imposible de adquirir una buna madurez espiritual. No hay que engañarse, es el camino de la santidad evangélica. Nuestro Fundador, san GM Conforti, que ha querido ver en nosotros el rostro humano del Javeriano del que hablan nuestros documentos, está ahí indicándonos la dirección justa, acompañándonos a través de la oración de intercesión. ¡Es nuestro compañero de camino!

Fernando García Rodríguez, sx

 

Garcia Fernando sx
20 Maggio 2015
7432 visualizzazioni
Disponibile in
Tag

Link &
Download

Area riservata alla Famiglia Saveriana.
Accedi qui con il tuo nome utente e password per visualizzare e scaricare i file riservati.