Je partage ma compréhension du sens de l’amour de ma vocation sous une forme de dialogue entre deux personnes fictives (DONGO DONGO et BABA HAGASU). Baba Hagasu (HAGASSOU) représente un Xavérien âgé ayant vécu plusieurs expériences de mission. Ce nom vient d’une langue à la frontière entre le Tchad et le Cameroun. Dongo Dongo est imaginé comme un jeune homme qui aspire à la vie xavérienne. Le nom vient de la R.D. Congo. Il s’agit d’une conversation intergénérationnelle, interculturelle et inter-expérientielle avec respect, considération et amour mutuels pour cheminer ensemble dans la réalisation du Charisme de notre famille religieuse.
Dongo Dongo : Bonjour Baba Hagasu ! Tu es un grand Xavérien, avec beaucoup d’expériences de Mission. Est-ce que tu aimes vraiment ta vocation ? Que veut dire aimer sa vocation ?
Baba Hagasu : Il n’y a pas de théorie spéculative sur l’Amour, surtout en ce qui concerne la vie. Donc, « aimer sa vocation » c’est aimer sa vie. C’est être ce qu’on est et ce qu’on a reçu comme don de vie, don de Dieu. Personnellement, je suis appelé à vivre, à être chrétien, à être xavérien. Je n’ai pas trois appels, c’est un seul : la vocation à vivre dignement ma foi chrétienne avec l’identité xavérienne. Je suis fier d’être un chrétien xavérien. Et je me sens réalisé dans mes vœux de Mission, de Pauvreté, de Chasteté et d’Obéissance dans une dynamique ad gentes, ad extra et ad vitam. Il y a une cellule mère qui connecte les caractéristiques xavériennes (ad gentes, ad extra, ad vitam) et les vœux : c’est la foi. Si je suis convaincu de ma foi chrétienne et si je l’ai bien comprise, mon identité xavérienne brille avec fluidité. Ma relation personnelle avec Dieu me fait respirer et fait briller le visage xavérien. La vocation n’est pas une possession, c’est l’être. Donc, j’aime être xavérien et je suis jalousement fier de l’être.
Baba Hagasu : toi qui veux être Xavérien, aimes-tu ce à quoi tu aspires ?
Dongo Dongo : Je sens au fond de mon cœur une vibration d’amour pour la famille charismatique xavérienne. Mais comme tu le sais bien, je suis fatigué des discours des gens justes pour que je devienne Xavérien alors que ceux qui veulent me convaincre semblent être aigris. Je ne sais vraiment pas s’ils sont contents de leur vocation. Parfois j’ai des doutes. Je vois seulement des Xavériens « fonctionnaires », c'est-à-dire qu’ils sont très actifs mais au fond peu humains, peu joyeux, le visage toujours larmoyant et nerveux. Certains ont de la peine à saluer, à remercier ou à se préoccuper de la santé de leurs confrères. Je me pose la question : est-ce que dans leur communauté il y a de la joie ? Ou encore, je note que vous êtes en retard face au monde actuel pluridisciplinaire, c'est-à-dire que vous êtes seulement des agents pastoraux et liturgiques. Il me semble que vous ne diversifiez pas votre préparation. Si la mission ne se limite qu’aux chrétiens sans vous adresser au monde entier sous ses multiples facettes, comment prétendez-vous faire du monde une seule famille ?
Baba Hagasu : selon moi, être Xavérien n’est pas du tourisme, ce n’est pas un accès à un rang social, non plus un accès à la table des saints. C’est comme dans une famille normale : il y a des défauts et des talents. L’essentiel pour moi doit surgir de la relation intime avec Dieu et les implications de celle-ci dans la vie ordinaire. Si tu cherches des saints, tu ne les trouveras pas immédiatement chez les Xavériens. On est plutôt en chemin vers la sainteté avec toutes nos limites. C’est vrai, quand on est amoureux d’une fille, on sent la joie d’être auprès d’elle ! Quand nous aimons notre vocation, nous sommes fiers de l’être, et parfois le corps l’exprime et le style le démontre. Peut-être trouveras-tu des Xavériens toujours en train de critiquer leurs propres frères, les œuvres missionnaires des confrères, mais généraliser les limites ne serait pas correct à mon avis. Tu trouveras des Xavériens qui sélectionnent des pays de mission refusant d’autres. Tu trouveras même ceux qui ont de la peine à dialoguer en communauté, d’autres en conflit de génération ou d’activités missionnaires. Mais tout cela ne limite pas notre être xavérien, moins encore la joie de l’être. D’autre part, tu parles de diversifier la préparation, c’est vrai. Mais la famille xavérienne le fait déjà à son rythme, peut-être faut-il le rendre plus visible et adéquat.
Vivre notre vocation demande d’affronter également les défis actuels. Cela implique la crédibilité de notre engagement dans la famille charismatique. L’être vaut plus que l’agir. L’attitude est mieux que l’action. Beaucoup de jeunes comme toi se démotivent. Ils sont parfois frustrés par le manque de compréhension et de proximité de leurs aînés. Certains aînés se croient avoir le monopole de l’expérience ou encore, ils se sentent maîtres de la Congrégation à cause de quelques titres ou fonctions jouées dans le passé au point de limiter les initiatives de la nouvelle génération. Parfois, certains ne se réjouissent pas quand leurs frères sont promus ou ils excellent dans leurs actions. Et pourtant c’est la famille charismatique qui gagne. Mais, mon fils, n’aspire pas à la famille xavérienne pour les œuvres ou pour les Xavériens, aspire parce qu’aimé de Dieu et pour exprimer ta foi (c’est un secret qui te maintiendra persévérant dans le futur). Le reste sera illuminé.
Dongo Dongo : merci beaucoup Baba. Cependant, je te suggère de causer avec tes frères et leur dire ceci : nous jeunes, avons besoin des gens convaincus de leur option de vie ; capables de s’aimer dans leur communauté, capables d’agir ensemble, capables de se motiver mutuellement et de témoigner ensemble. Cela nous attire et nous capte plus que le discours. Quand le dogme, la rigidité, le ritualisme, le paternalisme et l’auto-référentialité prennent le dessus, on perd l’Évangile, on perd la joie d’être ou de devenir Xavérien.
J’ai appris que la famille xavérienne est en train de vivre un Chapitre Général dont le thème est Aimer notre vocation. Quel conseil peux-tu me donner pour aimer ma vocation ? Quelles actions favorisent l’enthousiasme xavérien ?
Baba Hagasu : sois homme de foi, laisse Dieu parler en toi, sois humble. Incarne le charisme xavérien avec amour, médite les dimensions ad gentes, ad extra et ad vitam et intègre-les dans ton cœur. Concentre-toi sur l’idéal et non sur les erreurs des Xavériens. Car, comme tu le sais, il y a des Xavériens qui pensent que leur vocation c’est ad experimentum, ad intra, etc. alors que tout Xavériens doit être quasi expert en fraternité, en communion, en dialogue, en ouverture, en humilité et 100% ad gentes, ad extra et ad vitam. Tout cela doit être transmis durant les étapes de formation. Les formateurs les vivent avec enthousiasme, c’est pourquoi ils les transmettent avec aisance. Et cela doit refléter la vie de tout Xavériens, car c’est le visage humain voulu par Conforti.
Tu vois, par exemple, il y a des initiatives, telles que les assemblées, les formations permanentes, les visites canoniques, etc. qui débouchent sur la promotion de l’enthousiasme de notre identité ! Tout dépend des thèmes et des manières de les animer. Mais je pense qu’on peut ajouter à cela des visites à la Maison-mère (proposition déjà faite par un confrère et que je partage) pour déclencher la joie, l’enthousiasme et l’amour d’être Xavériens.
Que Dieu bénisse la famille xavérienne et qu’Il guide et illumine les Capitulaires.
Baba Hagasu : Et toi, jeune-homme, quels conseils me donnerais-tu ?
Dongo Dongo : Waouh, c’est la première fois qu’un homme expérimenté comme toi me demande de conseils et se rabaisse jusqu’à moi ! Je vois certains Xavériens qui pensent que les étudiants ou les jeunes xavériens sont des fûts à remplir alors qu’ils peuvent aussi être des sources jaillissantes dans le partage de connaissances et d’expériences. Mon conseil est simple : priez pour la famille charismatique, aidez les autres à aimer leur vocation, aimez votre vocation. Que les destinations, les activités, la vie ordinaire soient dialoguées et aimées. D’avance nous voulons jouir du ciel dans nos communautés et nos actions.
Je suis fier d’être Xavérien, c’est ma part d’héritage. Que Dieu bénisse la famille, qu’Il la multiplie et qu’il fructifie sa mission.
François Saleh Moll, sx
Fndq, Maroc, Mai 2023
Caminar juntos: diálogo sobre la vocación javeriana
Comparto mi comprensión del significado de amar mi vocación en forma de diálogo entre dos personas ficticias (DONGO DONGO Y BABA HAGASOU). Baba Hagasu (HAGASSOU) representa a un anciano javeriano que ha tenido varias experiencias de misión. Este nombre procede de una lengua fronteriza entre Chad y Camerún. Dongo Dongo es imaginado como un joven que aspira a la vida javeriana. El nombre procede de la RD del Congo. Se trata de una conversación intergeneracional, intercultural e ‘inter-experiencial’ con respeto mutuo, consideración y amor en vistas de caminar juntos en la realización del carisma de nuestra familia religiosa.
Dongo Dongo: Hola Baba Hagasu, eres un gran javeriano, con muchas experiencias de Misión. ¿Amas realmente tu vocación? ¿Qué significa amar la vocación?
Baba Hagasu: No existe una teoría especulativa del amor, especialmente cuando se trata de la vida. Por tanto, «amar la propia vocación» es amar la propia vida. Es ser lo que somos y lo que hemos recibido como don de la vida, don de Dios. Personalmente, estoy llamado a vivir, a ser cristiano, a ser javeriano. No son tres llamadas, es una: la vocación a vivir dignamente mi fe cristiana con identidad javeriana. Estoy orgulloso de ser un cristiano javeriano. Y me siento realizado en mis votos de Misión, Pobreza, Castidad y Obediencia en una dinámica ad gentes, ad extra y ad vitam. Hay una raíz común que une las características javerianas (ad gentes, ad extra, ad vitam) y los votos: es la fe. Si estoy convencido de mi fe cristiana y la comprendo bien, mi identidad javeriana resplandecerá espontáneamente. Mi relación íntima con Dios me hace respirar y hace brillar el rostro javeriano. La vocación no es una posesión, es una forma de ser. Por lo tanto, amo ser javeriano y estoy celosamente orgulloso de ello.
Baba Hagasu: Tú que quieres ser javeriano, ¿amas eso a lo que aspiras?
Dongo Dongo: Siento en lo profundo de mi corazón una vibración de amor por la Familia carismática javeriana. Pero como bien sabes, estoy cansado de que se hable sólo para convencerme de que sea javeriano, mientras que los que quieren convencerme parecen amargados, realmente no sé si están contentos con su vocación. A veces tengo dudas; sólo veo Javerianos “funcionarios”, es decir, muy activos pero en el fondo poco humanos, poco alegres, sus caras siempre llorosas y nerviosas. A algunos les cuesta saludar, dar las gracias o preocuparse por la salud de sus hermanos. Y yo me pregunto: ¿hay alegría en su comunidad? Y además, observo que se están quedando atrás en el mundo multidisciplinar de hoy: es decir, sólo son agentes de pastoral y liturgia, me parece que no diversifican su preparación. Si la misión se limita sólo a los cristianos sin dirigirse al mundo entero en sus múltiples facetas, ¿cómo podéis pretender hacer del mundo una sola familia?
Baba Hagasu: En mi opinión ser javeriano no es turismo, no es acceder a un rango social, ni acceso a la mesa de los santos. Es como una familia normal, hay defectos y talentos. Lo esencial, para mí, debe venir de la relación íntima con Dios y sus implicaciones en la vida ordinaria. Si buscas santos, no los encontrarás inmediatamente entre los Javerianos. Más bien, estamos en camino hacia la santidad con todas nuestras limitaciones. Es cierto que cuando estamos enamorados de una chica, sentimos la alegría de estar con ella; pues, cuando amamos nuestra vocación, estamos orgullosos de ella, y a veces el cuerpo lo expresa y el estilo lo demuestra. Quizás encuentres Javerianos que siempre critican a sus hermanos, las obras misioneras de sus hermanos Javerianos, pero, en mi opinión, no sería correcto generalizar. Igual, encontrarás Javerianos que eligen algunos países de misión y rechazan otros; también encontrarás a los que les cuesta dialogar en comunidad, a otros en conflicto generacional o a causa de las actividades misioneras. Pero todo esto no limita nuestro ser javerianos, ni mucho menos la alegría de serlo. Por otro lado, hablas de diversificar la preparación, es cierto, pero la familia javeriana ya lo está haciendo a su ritmo. Quizás haya que hacer más visible y adecuada esta diversificación.
Vivir nuestra vocación implica también afrontar los retos actuales. Esto implica la credibilidad de nuestro compromiso con la familia carismática. Ser vale más que hacer. La actitud vale más que la acción. Muchos jóvenes como tú se sienten desmotivados, a veces frustrados por la falta de comprensión y cercanía de las personas mayores. Algunos mayores sienten que tienen el monopolio de la experiencia o se sienten dueños de la Congregación por ciertos títulos o funciones que ostentaron en el pasado hasta el punto de limitar las iniciativas de la nueva generación. A veces, algunos no se alegran cuando sus hermanos son promovidos o sobresalen en sus acciones, pero debemos comprender que es la Familia Carismática la que gana. Pero, hijo mío, no aspires a la Familia Javeriana por obras o por los Javerianos, aspira a ella por amor a Dios y como expresión de tu fe (este es un secreto que te hará perseverar en el futuro). El resto será iluminado.
Dongo Dongo: Muchas gracias Baba. Pero te sugiero que hables con tus hermanos y les digas lo siguiente: los jóvenes necesitamos personas convencidas de su opción de vida; capaces de amarse en su comunidad, capaces de actuar juntos, capaces de motivarse y dar testimonio juntos. Todo esto nos atrae y nos cautiva más que muchos discursos. Cuando el dogma, la rigidez, el ritualismo, el paternalismo y la autoreferencialidad se prevalecen, se pierde el Evangelio, se pierde la alegría de ser o llegar a ser javerianos.
He oído que la Familia javeriana se está preparando para un Capítulo General cuyo tema es “amar nuestra vocación javeriana”. ¿Qué consejos puede darme para amar mi vocación? ¿Qué acciones fomentan el entusiasmo javeriano?
Baba Hagasu: sé un hombre de fe, deja que Dios hable a través de ti, sé humilde. Encarna el carisma javeriano con amor, medita sobre las dimensiones ad gentes, ad extra y ad vitam, e intégralas en tu corazón. Céntrate en el ideal y no en los errores de los Javerianos. Porque, como bien sabes, hay Javerianos que piensan que su vocación es ad experimentum, ad intra, etc. En cambio, todo Javeriano debe ser experto en fraternidad, comunión, diálogo, apertura, humildad y 100% ad gentes, ad extra y ad vitam. Todo esto debe ser transmitido durante las etapas de formación. Los formadores viven estos aspectos con entusiasmo, por eso los transmiten con facilidad. Y todo esto debe reflejarse en la vida de cada Javeriano, porque es el rostro humano que quería Conforti.
Y a través de diversas iniciativas de formación permanente, asambleas, visitas canónicas, etc., promover el entusiasmo de nuestra identidad; todo depende de los temas elegidos y de las formas de animarlos. Creo que a todo esto se puede añadir un tiempo de estancia en la Casa Madre (propuesta que ya han hecho algunos Javerianos y que comparto) para animar la alegría, el entusiasmo y el amor de ser javeriano.
Que Dios bendiga a la Familia Javeriana y guíe e ilumine a los miembros del Capítulo.
Baba Hagasu: Y tú, joven, ¿qué consejo me darías?
Dongo Dongo: Vaya, es la primera vez que un hombre experimentado como tú me pide consejo, que se inclina ante mí. Veo a algunos Javerianos mayores que piensan que los estudiantes o los Javerianos jóvenes son sólo “barriles” que hay que llenar, cuando en cambio pueden ser también fuentes para compartir conocimientos y experiencias. Mi consejo es sencillo: rezad por la Familia Carismática, ayudad a los demás a amar su vocación, amad vuestra vocación; que las destinaciones, las actividades, la vida ordinaria se hablen y se amen. Queremos disfrutar ya del cielo que esperamos en nuestras comunidades y en nuestras acciones.
Estoy orgulloso de ser javeriano, es la porción de mi herencia. Que Dios bendiga a nuestra Familia, la multiplique y haga fecunda su misión.
François Saleh Moll, sx
Fnideq, Marruecos - Mayo 2023
To journey together: dialogue on the Xaverian vocation
I share my understanding of the meaning of loving my vocation in the form of a dialogue between two fictitious people (DONGO DONGO AND BABA HAGASU). Baba Hagasu (HAGASSOU) represents an elderly Xaverian who has had several mission experiences. This name comes from a Chadian and Cameroonian language on the border of both countries. Dongo Dongo is imagined as a young man who aspires to the Xaverian life; the name comes from the D.R. Congo. It's a question of an intergenerational, intercultural conversation and exchange of experiences with mutual respect, consideration and love in order to walk together in the realisation of the Charism of our religious family.
Dongo Dongo: Hello Baba Hagasu, you're a senior Xaverian, with lots of mission experiences. Do you really love your vocation? What does it mean to love your vocation?
Baba Hagasu: There's no speculative theory about love, especially when it comes to life. So to "love your vocation" is to love your life. It means being who you are and what you have received as a gift of life, a gift from God. Personally, I am called to live, to be a Christian, to be a Xaverian. I don't have three callings. It’s just one: the vocation to live my Christian faith with dignity and Xaverian identity. I'm proud to be a Xaverian Christian. And I feel fulfilled in my vows of Mission, Poverty, Chastity and Obedience in a dynamic ad gentes, ad extra and ad vitam. There is a mother cell that connects the Xaverian characteristics (ad gentes, ad extra, ad vitam) and the vows: it's faith. If I am convinced of my Christian faith and have understood it well, my Xaverian identity shines through. My intimate relationship with God makes me breathe and shine the Xaverian face. A vocation is not a possession, it's a way of being. So I love being Xaverian and I'm jealously proud of it.
Baba Hagasu: As someone who wants to be Xaverian, do you love what you aspire to?
Dongo Dongo: Deep in my heart I feel a vibration of love for the Xaverian charismatic family. But, as you well know, I'm tired of the speeches made by righteous people who want me to become a Xaverian, whereas those who want to convince me seem to be bitter, I really don't know if they're happy with their vocation. Sometimes I have doubts; I only see "civil servant" Xaverians, that is to say they are very active but basically not very human, not very cheerful, their faces always weepy and nervous. Some of them find it hard to say hello, or to say thank you, or to worry about the health of their confreres. I wonder, is there any joy in their community? Or again, I note that you are lagging behind in the face of today's multidisciplinary world: in other words, you are only pastoral and liturgical agents, and it seems to me that you are not diversifying your training. If your mission is limited to Christians and you don't address the whole world in all its many facets, how can you claim to make the world one family?
Baba Hagasu: In my opinion, being a Xaverian is not a form of tourism, it's not a way of gaining social status, nor is it a way of gaining access to the table of saints. It's like in a normal family, there are faults and talents. For me, what's essential is an intimate relationship with God and its implications for ordinary life. If you're looking for saints, you won't immediately find them among the Xaverians. Rather, we are on the road to holiness with all our limitations. It's true, when you're in love with a girl, you feel the joy of being with her, when you love your vocation you're proud of it, and sometimes your body expresses it and your style shows it. Perhaps you'll find Xaverians always criticizing their own confreres, the missionary works of their Xaverian confreres, but generalizing the limits would not be correct in my opinion. You will find Xaverians who select mission countries and refuse others; you will even find those who find it difficult to dialogue in community, others in conflict over generations or missionary activities. But all this does not limit our Xaverian being, still less the joy of it. On the other hand, you talk about diversifying the training, that's true, but the Xaverian family is already doing it at its own pace, perhaps we need to make it more visible and appropriate.
Living our vocation also means facing up to today's challenges. It means being credible in our commitment to the charismatic family. Being is worth more than doing. Attitude is better than action. Many young people like you are demotivated, sometimes frustrated by the lack of understanding and closeness of their elders. Some elders believe they have a monopoly on experience, or they feel they are masters of the Congregation because of a few titles or functions held in the past, to the point of limiting the initiatives of the new generation. Sometimes some of them are not happy when their confreres are promoted or excel in their actions, and yet it is the charismatic family that wins. But, my son, don't aspire to the Xaverian family for the works or for the Xaverians, aspire for love of God and to bear witness to your faith (this is a secret that will keep you persevering in the future). The rest will be illuminated.
Dongo Dongo : Thank you very much Baba. However, I suggest you talk to your brothers and tell them this: we young people need people who are convinced of their life option; capable of loving each other in their community, capable of acting together, capable of motivating each other and bearing witness together. This attracts and captivates us more than words. When dogma, rigidity, ritualism, paternalism and self-referentiality take over, we lose the Gospel, we lose the joy of being or becoming Xaverian.
I've learnt that the Xaverian family is currently going through a General Chapter whose theme is "loving our vocation". What advice can you give me about loving my vocation? What actions encourage Xaverian enthusiasm?
Baba Hagasu: be a man of faith, let God speak through you, be humble. Embody the Xaverian charism with love, meditate on the dimensions ad gentes, ad extra and ad vitam and integrate them into your heart. Concentrate on the ideal and not on the errors of the Xaverians. Because, as you know, there are Xaverians who think that their vocation is ad experimentum, ad intra, etc. Whereas every Xaverian must be almost an expert in fraternity, communion, dialogue, openness, humility and 100% ad gentes, ad extra and ad vitam. All this must be transmitted during the various stages of formation. The formators live them with enthusiasm, that is why they pass them on with ease. And it must reflect the life of every Xaverian, because that's the human face that Conforti wanted.
And as initiatives, assemblies, ongoing formation, canonical visits, etc. lead to the promotion of the enthusiasm of our identity, everything depends on the themes and the ways in which they are animated. But I think we can add to that visits to the Mother House (a proposal already made by a Xaverian and which I strongly support) to trigger the joy, enthusiasm and love of being Xaverian.
May God bless the Xaverian family and guide and enlighten the capitular fathers.
Baba Hagasu: And you, young man, what advice would you give me?
Dongo Dongo: Wow, that's the first time an experienced man like you has ever asked me for advice and stooped as low as me. I see some Xaverians thinking that students or young Xaverians are just barrels to be filled, whereas they can also be gushing sources of shared knowledge and experience. My advice is simple: pray for the charismatic family, help others to love their vocation, love your vocation; may the destinations, the activities, the ordinary life be dialogued and loved. We want to enjoy the anticipated heaven in our communities and our actions.
I'm proud to be a Xaverian, it's my part of the heritage. May God bless the family, multiply it and make its mission fruitful.
François Saleh Moll, sx
Fnideq, Marruecos
Per camminare insieme: dialogo sulla vocazione saveriana.
Condivido la mia comprensione del significato dell’amore della mia vocazione in una forma di dialogo tra due persone fittizie (DONGO DONGO e BABA HAGASU). Baba Hagasu (HAGASSOU) rappresenta un anziano saveriano che ha avuto diverse esperienze di missione. Questo nome deriva da una lingua al confine tra Ciad e Camerun. Dongo Dongo è immaginato come un giovane che desidera ardentemente la vita saveriana. Il nome viene dalla R.D. del Congo. È un colloquio intergenerazionale, interculturale e inter-esperienziale con mutuo rispetto, considerazione e amore, per camminare insieme nella realizzazione del carisma della nostra Famiglia religiosa.
Dongo Dongo: Ciao Baba Hagasu! Sei un grande Saveriano, con tante esperienze di Missione. Ami davvero la tua vocazione? Cosa significa amare la propria vocazione?
Baba Hagasu: Non esiste una teoria speculativa dell’amore, specialmente in relazione alla vita. Quindi, «amare la propria vocazione» è amare la propria vita. È essere ciò che siamo e ciò che abbiamo ricevuto come dono della vita, dono di Dio. Personalmente sono chiamato a vivere, ad essere cristiano, ad essere saveriano. Non ho tre chiamate, è una sola: la vocazione a vivere degnamente la mia fede cristiana con l’identità saveriana. Sono orgoglioso di essere cristiano saveriano. E mi sento realizzato nei miei voti di Missione, Povertà, Castità e Obbedienza in una dinamica ad gentes, ad extra e ad vitam. C’è una cellula madre che collega le caratteristiche saveriane (ad gentes, ad extra, ad vitam) e i voti: è la fede. Se sono convinto della mia fede cristiana e l’ho compresa bene, la mia identità saveriana risplende di luce. Il mio rapporto personale con Dio mi fa respirare e fa risplendere il volto saveriano. La vocazione non è un “avere”, ma è “essere”. Quindi, amo essere saveriano e ne sono gelosamente orgoglioso.
Baba Hagasu: Tu che vuoi essere saveriano, ami ciò a cui aspiri?
Dongo Dongo: Sento nel profondo del mio cuore una vibrazione d’amore per la famiglia carismatica saveriana. Ma come ben sai, sono stufo di sentire che la gente parli di me che sto diventando Saveriano, mentre chi vuole convincermi sembra essere amareggiato. Non so davvero se i Saveriani sono contenti della loro vocazione. A volte ho dei dubbi. Vedo solo Saveriani "funzionari", cioè molto attivi ma in fondo poco umani, poco allegri, sempre pieni di lamentele e nervosi. Alcuni trovano difficile salutare, ringraziare o preoccuparsi della salute dei propri confratelli. Mi pongo la domanda: c’è gioia nella loro comunità? O ancora, noto che siete indietro nel mondo multidisciplinare di oggi, e che spesso siete solo agenti pastorali e liturgici. Mi sembra che non stiate diversificando la vostra preparazione. Se la missione si limita ai soli cristiani senza rivolgersi al mondo intero nelle sue molteplici sfaccettature, come pretendete di fare del mondo una sola famiglia?
Baba Hagasu: Secondo me, essere saveriani non è turismo, non è accesso a un rango sociale, né accesso alla classe dei santi. È come in una famiglia normale: ci sono difetti e talenti. L’essenziale per me deve nascere dal rapporto personale con Dio e dalle implicazioni di questo nella vita ordinaria. Se cerchi santi, non li troverai subito tra i Saveriani. Siamo piuttosto in cammino verso la santità con tutti i nostri limiti. È vero, quando sei innamorato di una ragazza, provi la gioia di stare con lei! Quando amiamo la nostra vocazione ne andiamo fieri, e a volte il corpo lo esprime e lo stile lo dimostra. Forse troverai i Saveriani che criticano sempre i propri fratelli, le opere missionarie degli altri, ma generalizzare i limiti non sarebbe corretto secondo me. Troverai Saveriani che scelgono paesi di missione rifiutandone altri. Troverai anche chi ha difficoltà a dialogare in comunità, altri in conflitto generazionale o di attività missionarie. Ma tutto questo non limita il nostro essere saveriano, tanto meno la gioia di esserlo. D’altronde parli di diversificare la preparazione, è vero. Ma la famiglia saveriana lo sta già facendo con i suoi ritmi, forse questo ha bisogno di essere reso più visibile e adeguato.
Vivere la nostra vocazione richiede anche di affrontare le sfide attuali. Ciò implica la credibilità del nostro impegno nella famiglia carismatica. Essere vale più che fare. L’atteggiamento è meglio dell’azione. Molti giovani come te sono demotivati. A volte sono frustrati dalla mancanza di comprensione e vicinanza dei confratelli anziani. Alcuni anziani ritengono di avere il monopolio dell’esperienza o si sentono padroni della Congregazione per alcuni titoli o funzioni svolti in passato al punto da limitare le iniziative della nuova generazione. A volte alcuni non si rallegrano quando i loro fratelli vengono promossi o eccellono nelle loro azioni. Eppure, è la famiglia carismatica che vince. Ma, figlio mio, non aspirare alla famiglia Saveriana per delle opere da realizzare o per i Saveriani, aspira perché amato da Dio e per esprimere la tua fede (questo è un segreto che ti farà perseverare nel futuro). Il resto sarà illuminato.
Dongo Dongo: Grazie mille Baba. Ti suggerisco però di parlare con i tuoi fratelli e dire loro questo: noi giovani abbiamo bisogno di persone convinte della loro scelta di vita; capaci di amarsi nella loro comunità, capaci di agire insieme, capaci di motivarsi a vicenda e testimoniare insieme. Questo ci attrae e ci convince più di tanti discorsi. Quando il dogma, la rigidità, il ritualismo, il paternalismo e l’autoreferenzialità prendono il sopravvento, perdiamo il Vangelo, perdiamo la gioia di essere o di diventare saveriani.
Ho saputo che la famiglia Saveriana sta vivendo un Capitolo Generale il cui tema è Amare la nostra vocazione. Che consiglio mi puoi dare per amare la mia vocazione? Quali azioni promuovono l’entusiasmo saveriano?
Baba Hagasu: Sii un uomo di fede, lascia che Dio parli in te, sii umile. Incarna con amore il carisma saveriano, medita le dimensioni ad gentes, ad extra e ad vitam e integrale nel tuo cuore. Concentrati sull’ideale e non sugli errori dei Saveriani. Perché, come sai, ci sono Saveriani che pensano che la loro vocazione sia ad experimentum, ad intra, ecc. mentre tutti i Saveriani devono essere quasi esperti di fraternità, di comunione, di dialogo, di apertura, di umiltà e al 100% ad gentes, ad extra e ad vitam. Tutto questo deve essere trasmesso durante le tappe della formazione. I formatori le vivono con entusiasmo, per questo le trasmettono con disinvoltura. E deve rispecchiare la vita di tutti i Saveriani, perché è il volto umano che Conforti ha voluto.
Vedi, per esempio, ci sono iniziative, come assemblee, formazione permanente, visite canoniche, ecc. che portano alla promozione dell’entusiasmo della nostra identità! Tutto dipende dai temi e dai modi per animarli. Ma penso che a questo si possano aggiungere le visite alla Casa Madre (proposta già fatta da un confratello e che condivido) per suscitare la gioia, l’entusiasmo e l’amore di essere Saveriani.
Dio benedica la Famiglia Saveriana, guidi e illumini i capitolari.
Baba Hagasu: E tu, giovanotto, che consiglio mi daresti?
Dongo Dongo: Wow, questa è la prima volta che un uomo esperto come te mi chiede consiglio e si china su di me! Vedo alcuni Saveriani che pensano che gli studenti o i giovani saveriani siano barili da riempire quando possono essere anche sorgenti nella condivisione di conoscenze ed esperienze. Il mio consiglio è semplice: pregate per la famiglia carismatica, aiutate gli altri ad amare la loro vocazione, amate la vostra vocazione. Possano le destinazioni, le attività, la vita ordinaria essere discusse e amate. In anticipo vogliamo godere del paradiso nelle nostre comunità e nelle nostre azioni.
Sono orgoglioso di essere Saveriano, è la mia parte di eredità. Dio benedica la famiglia, la moltiplichi e renda feconda la sua missione.
François Saleh Moll, sx
Fndq, Marocco, Maggio 2023
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