Un parcours historique et thématique des rencontres sur la formation en Afrique
INTRODUCTION
Depuis les origines de notre Institut, la formation des confrères en général et des nouveaux candidats en particulier, a été parmi les priorités de la pastorale missionnaire. Lors du procès de canonisation de Conforti, nombreux témoins ont affirmé comment le Fondateur tenait à animer l’Église locale à la mission, cherchait à promouvoir les vocations à la mission ad gentes, aimait rester avec ses aiglons[1].
Les successeurs de Conforti ont maintenu cette priorité en cherchant, avec le développement des sciences humaines et le renouveau conciliaire, à mieux codifier la formation dans les différentes étapes. Sans entrer dans ce beau parcours, je me sens aidé en particulier par trois textes qui peuvent représenter l’effort des Xavériens de bien préparer les Confrères.
- Giovanni GAZZA, Directives pour le choix et la formation de bonnes vocations, Parme 1955, 81 p. Au terme de son mandat de Supérieur Général, le père Gazza senior offre un long document qui veut être la synthèse de son expérience de Supérieur : « Le Seigneur sait avec quelle affection je vous transmets cette lettre, intimement persuadé de l’importance des thèmes traités ». Les thèmes abordés : les critères du choix des vocations, la définition des fonctions des différents éducateurs, la personnalité apostolique du Xavérien. Si, parfois, il révèle une théologie préconciliaire, il peut encore bien inspirer surtout du point de vue spirituel (il termine avec une proposition d’examen de conscience de 16 pages à proposer pendant la retraite annuelle).
- AAVV, Spiritualité xavérienne. Actes du 2ème Congrès des Formateurs Xavériens. Pamplona 1980, éd. EMI, Bologna 1981, 275 p[2]. Après le Concile et les premières biographies sur Conforti (Bonardi, Vanzin, Grassi), pendant que les confrères étaient impliqués dans le travail de réélaboration des Constitutions Xavériennes (recherche et réappropriation du charisme), ce Congrès a permis, selon le p. Trettel, de « redécouvrir le vrai visage vivant et le grand cœur paternel du Fondateur, grâce surtout à la publication de ses lettres aux Xavériens par le p. Teodori et le témoignage du p. Fontana »[3]. À partir de ce Congrès, la formation xavérienne a été structurée selon 5 constantes xavériennes : cette structure a été reprise dans la première édition de la Ratio Formationis Xaveriana (1982).
Ratio formationis xaveriana, (2ème édition), 2014. L’événement de la canonisation de Conforti, la belle internationalisation de l’Institut et l’ouverture du charisme à différentes cultures permet une redécouverte joyeuse et une reformulation (fidèle et créative) du Projet audacieux du Fondateur[4]. Cette nouvelle édition de la RFX a pris en compte non seulement les questions actuelles de la formation, mais aussi la diversification des contextes et l’unité du charisme...
[1] Deux publications méritent d’être citées ici : La parole du Père et Les conférences aux novices. Dans le premier, Conforti s’adresse aux Xavériens en Italie et en Chine pour proposer en synthèse le parcours de formation continue. Dans le deuxième, Conforti tient des conférences au premier noviciat régulier (1920-1921) comme pour donner des bases solides à la formation des futurs Xavériens.
[2] Ce livre, disponible en format numérique dans le site du Centre Documentation Xavérienne de Rome, mériterait d’être traduit en français, en vertu des témoignages et des réflexions bien préparées sur le Fondateur.
[3] Trettel Antonio, Guido M. Conforti : itinéraire spirituel et missionnaire. Méditation aux SX (Bukavu, 05.11.2020), Polycopié, p. 3.
[4] Nous ne pouvons pas oublier, ici, la biographie d’Angelo Manfredi sur Conforti (2009) qui a mis en lumière l’homme aux nouveaux départs. Quelqu’un dit que Manfredi a su bien présenter le contexte où Conforti a vécu et son esprit « diocésain », en négligeant un peu la dimension humaine, missionnaire et charismatique xavérienne… À l’heure de l’interculturalité, j’encouragerait un confrère d’Afrique à écrire une biographie sur St Conforti. Les confrères d’Indonésie l’ont fait. On pourrait s’inspirer des différents biographes du passé (Luca, Bonardi, Volta, Vanzin, Ballarin, Manfredi…) et souligner ce qui parle davantage au monde d’aujourd’hui.
