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Aimer la mission ad extra

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Le Christ ressuscité a envoyé ses disciples être ses témoins jusqu’aux extrémités de la terre (Ac 1, 8). Tout baptisé est ainsi missionnaire, au sens d’être chargé de faire connaître le Christ, par la parole et par les faits, partout où il n’est pas connu. Mais pour nous xavériens, être missionnaire ne nous est pas seulement conféré par le baptême. Nous le sommes aussi par vœu religieux.  Par charisme, nous dédions notre vie entière à l’annonce de l’évangile à ceux-là qui ne connaissent pas le Christ (mission Ad Gentes). Nos Constitutions précisent que la mission Ad Gentes dit notre caractéristique spécifique (C 2). Elle nous définit au sein de l’Eglise et informe tout notre être (Ratio Missionis Xaveriana (RMX) 11).  

La mission Ad Extra, quant à elle, vient préciser l’Ad Gentes. Elle dit la nécessité de quitter effectivement son milieu ou sa culture d’origine vers un autre milieu ou une culture en vue de la première annonce de l’évangile (C9; RMX12). En principe donc, les Gentes, ‘les non-chrétiens’, auxquels un xavérien est envoyé ne sont pas ceux de son pays ou de sa culture. Ils sont ailleurs. Nécessité de quitter physiquement son pays pour aller vers ceux qui ne connaissent pas le Christ, tel est le sens de l’Ad Extra et l’Ad Gentes pour un xavérien.  

Au jour de la profession religieuse, chaque xavérien accepte librement et avec joie d’appartenir à un Institut dont la mission dans l’Eglise est clairement définie : Ad Gentes, Ad Extra et Ad Vitam. A partir de  l’expérience de la Sierra Leone, je partage ici les raisons pour lesquelles je crois qu’il est beau d’aimer la dimension Ad Extra de notre vocation xavérienne. Mais avant cela, je désigne quelques défis  auxquels est confronté aujourd’hui cet aspect de notre charisme. 

La mission Ad Extra dans un monde et un Institut en mutation 

Notre Congrégation a été fondée en un moment où il était possible de dire les lieux où se trouvaient les gens qui ne connaissent pas le Christ. Dans l’ensemble, les non-chrétiens étaient localisés partout sauf en Europe. Cette conception géographique de la mission a marqué l’histoire de la mission de l’Eglise et celle de notre Congrégation. D’ailleurs nos documents en portent encore les marques (RMX 12.4 et XVIe Chapitre Général, 53.1. a).

Or depuis lors, le monde a changé. A présent, nous sommes informés qu’un monde chrétien opposé à un monde païen n’existe pas. Grâce à la déchristianisation de l’Europe, aux flux migratoires et l’interconnexion des peuples que rend possible le phénomène de la mondialisation, il est devenu difficile de localiser à un endroit unique ‘les non-chrétiens’. Tous les pays sont devenus pays de mission au point de confirmer l’idée selon laquelle ‘la mission est partout’. Cette mutation défie  l’aspect  Ad Extra de la mission. Et la question qui se pose est : « y a-t-il encore besoin de quitter nos pays pour aller à la rencontre des gens qui ne connaissent pas le Christ alors qu’ils sont déjà présents dans nos pays si pas devant nos portes ? ».

Je précise tout de suite qu’un xavérien qui réfléchit ainsi a tord. Car il sait que dès le départ, il a choisi librement d’entrer dans une Congrégation dont un des aspects fondamentaux est la mission Ad Extra. Même si nos documents disent que  la concrétisation de l’Ad extra est gérée par la Congrégation selon les critères d’opportunité (RF 41; RMX 12.3), il reste vrai que par vocation, tout xavérien est censé être missionnaire hors de son pays et de sa culture. Il ne peut l’être chez lui que par exception et de façon limitée.  

Pourtant, un regard sur la répartition actuelle de notre personnel  montre que la dimension Ad Extra du charisme xavérien tend à s’affaiblir. Car le nombre des confrères qui sont présentement dans leurs pays d’origine ou qui y retournent est toujours en croissance. Ce phénomène est dû, en partie, à des raisons structurelles internes à notre Congrégation ; et dans une large mesure par un manque d’attrait pour la mission Ad Extra. Ce qui est une infidélité au charisme hérité de notre saint fondateur, Guido Maria Conforti. 

En effet, il y a de confrères qui sont dans leurs circonscriptions d’origine pour une cause louable et en conformité avec nos normes. Nos textes normatifs envisagent la possibilité d’affecter certains confrères dans les maisons de l’Institut afin d’y exercer pour un temps leur service missionnaire (LT 6 ; RF 41 ; C 33). Le nombre de ces confrères continue à augmenter à cause des mutations encours dans notre Congrégation: diminution et vieillissement d’une partie de notre personnel, surtout italien, augmentation du nombre des confrères venant du Sud, changement du leadership et son mode d’exercice, baisse des revenus économiques, restructuration du cursus formatif…Je constate qu’au sein de la Congrégation, ces mutations sont diversement appréciées. Elles sont accueillies non sans peines, peurs et mal entendus.  Pourtant, que nous le voulions ou pas, ces changements sont irréversibles.

Les confrères qui acceptent d’assumer temporairement certaines tâches utiles à la vie et la marche de notre Institut méritent notre gratitude. Récemment, j’ai rencontré certains au pays qui me disaient qu’ils désiraient finir leurs services et rentrer vite dans une de nos missions. C’est un signe que tout en étant chez eux, ils n’ont jamais cessé d’aimer la mission Ad Extra. Pour leur éviter la tentation de se sédentariser au pays, il ne serait pas mal qu’au moment de leur affectation, il leur soit signifié la durée de leur service.

Hormis ce premier groupe, il y a un deuxième. Il s’agit de nos confrères âgés ou malades obligés de retourner dans leurs pays d’origine. On ne peut leur en vouloir. Car avant de renter, beaucoup désirent rester en mission malgré des limites physiques évidentes. C’est la preuve qu’ils n’ont jamais considéré la mission Ad Extra comme une expérience de quelques années, mais plutôt comme un engagement Ad Vitam. Nous leur devons reconnaissance. Leur détermination à dédier pour toujours leur vie à la mission corrige la mentalité qui se repend de plus en plus chez certains d’entre nous jeunes xavériens: celle de « faire une expérience missionnaire » pour après rentrer travailler chez soi. Cette conception de la mission Ad Extra n’est pas fidèle à l’esprit du charisme xavérien ;  pour qui, la mission Ad Extra est aussi Ad Vitam, pour toute la vie.

Il existe un troisième groupe. C’est celui des confrères qui ne quittent pas leurs pays ou étaient sortis pour un temps et sont rentrés dans leurs circonscriptions d’origine. Les raisons évoquées sont multiples : découragement, difficultés d’adaptation à la nouvelle culture, mauvaises expériences ou tout autre raison personnelle. Leur nombre est considérable et il continue à augmenter. J’espère et prie que le prochain chapitre général se penchera à l’examen de ce phénomène et proposera des pistes de solution, comme le counselling, l’accompagnement spirituel ou la thérapie psychologique. C’est aussi un signe d’amour pour ces confrères. Et d’ailleurs, je crois que personne d’entre nous n’est à l’abri d’un échec ou d’une expérience négative en mission.

Il est tout aussi vrai que quitter son pays n’est pas suffisant pour dire qu’on est fidèle à la mission Ad Extra. Le départ physique est juste le premier pas. Il faut encore un départ effectif et affectif et dédier ses forces à la cause de l’annonce de l’évangile. Si on ne fournit pas un effort en vue de ce deuxième pas, on n’est pas différent d’un touriste. Le danger qui nous guette, nous la nouvelle génération xavérienne, est de se satisfaire du simple fait de quitter son pays. Car grâce aux réseaux sociaux (Whatsapp, Facebook, Tik Tok…), il devient possible de quitter physiquement son pays et y demeurer virtuellement présent. Le temps que nous passons à chatter avec nos amis et nos familiers au pays prouve cette tendance. L’usage avisé de nouveaux moyens de communication me parait un chapitre sur quoi il convient d’insister dans notre cursus formatif, de la formation de base à la formation permanente. Qu’à cela ne tienne, les limites observées par-ci par-là ne doivent pas offusquer la beauté de la mission Ad Extra.

La mission Ad Extra : un service pour l’Eglise et pour le monde

Je venais de passer 7 ans dans notre circonscription de la Sierra Leone. Après un temps d’apprentissage du Krio, j’étais envoyé à la paroisse de Mongo Bendugu dans le diocèse de Makeni. Puis j’étais appelé à Freetown pour un service d’enseignement au Grand Séminaire Saint Paul/ Regent et comme prêtre en charge de la communauté saint Kizito/Rokel à la périphérie de Freetown. Cette expérience, courte soit-elle, m’a permis, au niveau personnel, de goûter la beauté de la mission Ad Extra et d’en découvrir ses bienfaits pour l’Eglise et pour le monde.

Au niveau personnel d’abord. Pendant mon séjour en Sierra Leone, j’ai eu la joie de rencontrer des personnes (chrétiennes ou musulmanes) soit dans le cadre de la pastorale, soit dans celui de l’enseignement. Les liens d’amitié tissés m’ont permis de voir que c’est vrai l’évangile crée une nouvelle famille. C’est beau d’aller chez autrui et que malgré nos limites et nos péchés, nous trouvons des amis et des personnes qui nous acceptent et que nous prenons comme nos pères, nos mères, frères et nos sœurs ; bref, appartenir à une grande famille.

Cela a été mon cas en Sierra Leone. Grâce à la mission Ad Extra, j’ai eu l’opportunité d’élargir l’espace de mon cœur et me dire : les membres de ma famille ne sont pas seulement ceux de ma famille biologique ou ceux de ma Congrégation. Ce sont aussi toutes ces personnes que l’expérience de la mission Ad extra m’a permis de rencontrer. Je reste reconnaissant envers Dieu et envers la Congrégation pour ce grand don.

En suite, la mission Ad Extra fait du bien aux églises locales. Car elle est un signe de la nature missionnaire de l’Eglise et son universalité. Lors de la visite de l’archevêque de Freetown, Edward Tamba Charles, à la communauté saint Kizito, il m’avait confié ceci : « la présence des missionnaires étrangers fait du bien à nos églises locales. En travaillant avec les nôtres et toujours chez nous, nous avons tendance à oublier que l’évangile est destiné à tous et que l’Eglise a vocation à être au service de tous. Heureusement que nous avons les congrégations missionnaires comme la vôtre pour nous rappeler sans cesse cela ». Ce témoignage était une marque d’estime pour la mission Ad Extra. Les propos de l’archevêque m’avaient beaucoup réjoui.  

Enfin, la mission Ad Extra est un service au monde, surtout aujourd’hui. C’est grâce à la dimension Ad Extra de notre charisme que nous sommes capables de former des communautés interculturelles. Même si ces communautés ne manquent pas de problèmes, elles restent le signe d’une humanité réconciliée. Car ce qui importe pour accueillir et vivre avec un frère ou une sœur, ce n’est ni sa couleur de peau, ni son origine ni son statut social. C’est juste le fait d’être frère en humanité, créé à l’image et la ressemblance de Dieu. Ainsi, l’existence de nos communautés internationales et interculturelles est en elle-même un témoignage.

Au niveau de nos circonscriptions d’Afrique, je constate quelques reflexes nationalistes et parfois ethniques. Il y a des cas où certains confrères coalisent facilement avec leurs compatriotes, dans le bien tout comme dans le mal. Il se note des situations où c’est l’ethnie du confrère qui est pointée du doigt. Parfois, c’est le service d’un tel ou tel autre qui crée des suspicions et des critiques négatives simplement à cause de son origine ethnique. Bien entendu, la présence de ce virus identitaire n’est pas à exagérer. Et il n’est pas l’apanage de seuls confrères africains. Mais son existence parmi nous en Afrique n’est pas non plus à nier ou à cacher.

Certes grandir dans la foi est le meilleur remède à cette maladie. Mais je reste aussi convaincu qu’une mise en œuvre effective de la dimension Ad Extra de notre charisme dans nos circonscriptions d’Afrique aiderait à corriger ce mal. C’est déjà encours au Congo avec la présence des confrères venant du Burundi, du Cameroun, de l’Indonésie, du Mexique et de l’Italie. Dans la mesure du possible, il est beau de continuer et de généraliser ce processus dans Congrégation. D’ailleurs, c’était déjà une recommandation faite à la Direction Générale par le dernier Chapitre Général (XXVIIe CG, 97).

Dans les pays du Nord où nous sommes présents, certains partis politiques qui gagnent progressivement du terrain ont un rapport problématique avec « l’étranger ». Avec leur avènement, les discours nationalistes qui indexent ‘les gens venus d’ailleurs’ refont surface. Dans ce contexte, des communautés interculturelles et internationales deviennent un signe prophétique éloquent et une alternative à toute mentalité d’exclusion de l’autre à cause de son origine ou de la couleur de sa peau. Et comme Congrégation, le moyen dont nous disposons pour être à la hauteur d’une telle mission, c’est la mise en application de la mission Ad Extra. Pour cette raison et les autres évoquées dans ce partage, je crois, aujourd’hui plus qu’hier, qu’il y a de quoi aimer notre vocation xavérienne dans sa dimension Ad Extra.

P. Louis Birabaluge, sx
Roma, novembre 2022


Amare la missione ad extra

Il Signore risorto ha inviato i suoi discepoli come suoi testimoni, fino agli estremi confini della terra (At 1,8). Così, ogni battezzato è missionario, chiamato a far conoscere Cristo, con le parole e con i fatti, ovunque non sia conosciuto. Tuttavia, noi saveriani non siamo missionari solo per il battesimo. Siamo missionari anche per i voti religiosi. Per carisma, dedichiamo tutta la nostra vita all'annuncio del vangelo a coloro che non conoscono Cristo (missione ad Gentes). Le nostre Costituzioni affermano che la missione ad gentes è la nostra caratteristica peculiare (C 2). Ci definisce all'interno della Chiesa e informa tutto il nostro essere (Ratio Missionis Xaveriana (RMX) 11). 

La missione Ad Extra, invece, chiarisce l'ad gentes. Significa la necessità di lasciare effettivamente il proprio paese e la propria cultura per un altro paese e cultura in vista del primo annuncio del vangelo (C9; RMX 12). Quindi, per carisma, “le Genti”, “i non cristiani”, a cui è inviato un saveriano non sono quelli del suo paese o della sua cultura. Sono altrove. Per un saveriano, il significato dell'ad extra e dell'ad gentes consiste nel lasciare fisicamente il proprio paese e la propria cultura e andare dove la gente non conosce Cristo. 

Nel giorno della sua professione religiosa, con gioia, ogni Saveriano accetta liberamente di appartenere ad un Istituto la cui missione nella Chiesa è chiaramente definita come ad gentes, ad extra e ad vitam. Dalla mia esperienza in Sierra Leone, condivido qui i motivi per cui credo che dovremmo amare sempre di più la dimensione ad extra della nostra vocazione saveriana. Ma prima, segnalo alcune sfide che questo aspetto del nostro carisma sta affrontando oggi. 

La missione ad extra in un mondo e in un Istituto che cambia 

La nostra Congregazione è stata fondata in un momento in cui era possibile definire i luoghi dove si trovavano persone che non conoscevano Cristo. ‘Tutti’ accettavano che i "non cristiani" si trovassero ovunque tranne che in Europa. Questa concezione geografica della missione ha segnato la storia della Chiesa e quella della nostra Congregazione. Anche i nostri documenti portano ancora i segni di questa concezione (RMX 12.4 e XVI Capitolo Generale, 53.1. a). 

Ma da allora il mondo è cambiato. Oggi sappiamo bene che non esiste un mondo cristiano contrapposto a un mondo pagano. Grazie alla scristianizzazione dell'Europa, ai flussi migratori e alle interconnessioni di persone rese più facili dal fenomeno della globalizzazione, è diventato difficile localizzare i “non cristiani” in un unico luogo. Tutti i paesi sono diventati luoghi di missione al punto da confermare l'idea che “la missione è ovunque”. Questa trasformazione sfida l'aspetto Ad Extra della missione. E la domanda che sorge è: «c'è ancora bisogno di uscire dal proprio Paese e andare incontro a persone che non conoscono Cristo quando sono già presenti nel proprio Paese se non addirittura fuori dalla porta di casa nostra?». 

Devo subito precisare che, secondo me, un saveriano che la pensa così sbaglia. Perché egli sa che fin dall'inizio sceglie liberamente di entrare in un Istituto missionario il cui aspetto fondamentale è la missione ad extra. Anche se i nostri documenti dicono che la realizzazione dell'ad extra è gestita dall’Istituto secondo criteri di opportunità (RF 41; RMX 12.3), resta vero che per vocazione ogni saveriano dovrebbe essere missionario fuori del proprio Paese e la sua cultura. Può essere missionario in patria solo eccezionalmente e in modo limitato. 

Tuttavia, uno sguardo alla situazione attuale del nostro personale missionario, mostra che la dimensione ad extra del nostro carisma si sta indebolendo. Questo fatto si vede dal numero di confratelli che attualmente si trovano nei loro paesi d'origine o che vi ritornano. Il loro numero continua ad aumentare. Questo fenomeno è dovuto, in parte, a ragioni strutturali interne alla nostra Congregazione; e in gran parte alla ‘mancanza di attrattiva’ per la missione ad extra. Ciò è un atto di infedeltà al carisma ereditato dal nostro Fondatore santo Guido Maria Conforti. 

Vi sono infatti confratelli che sono presenti nelle loro circoscrizioni di origine per giusta causa e in conformità alle nostre regole. I nostri testi normativi prevedono la possibilità di assegnare alcuni confratelli alle case dell'Istituto per esercitarvi temporaneamente il servizio missionario (LT 6; RF 41; C 33). Ma il numero di questi confratelli continua ad aumentare a causa dei cambiamenti in atto nella nostra Congregazione: riduzione e invecchiamento di alcuni confratelli, soprattutto italiani; aumento di confratelli del Sud dell’emisfero, cambio di leadership e modalità di esercizio, diminuzione delle entrate finanziarie, ristrutturazione del curriculum formativo... Noto che tra di noi, tutti questi cambiamenti sono compresi e valutati in modo diverso Non sono accettati senza difficoltà, timori e incomprensioni. Tuttavia, sono tendenze irreversibili. 

I confratelli che accettano di assumere temporaneamente – nelle loro circoscrizioni di origine alcuni compiti utili alla vita e al cammino del nostro Istituto meritano la nostra riconoscenza. Di recente, ne ho incontrato alcuni e mi dicevano che volevano terminare il loro servizio e tornare presto in una delle nostre missioni. Segno che nel loro paese non hanno mai smesso di amare la missione ad extra. Per evitare la tentazione di sistemarsi, non sarebbe male se, al momento della destinazione, venisse loro comunicato la durata del servizio nella ‘loro’ nazione. 

Oltre a questo primo gruppo, ne esiste un secondo. Sono i nostri confratelli anziani o malati costretti a rientrare nei loro paesi. Non possiamo certo biasimarli. Prima di rientrare, molti di loro esprimono il desiderio sincero di restare in missione nonostante gli evidenti limiti fisici. Questa è una prova che non hanno mai considerato la missione ad extra come un'esperienza di pochi anni. Per loro era un impegno di vita, ad vitam. A loro dobbiamo gratitudine. La loro determinazione a dedicare per sempre la loro vita alla missione corregge la mentalità che si sta diffondendo sempre più in alcuni di noi giovani saveriani: quella di “fare un'esperienza missionaria” e poi tornare a lavorare nel proprio paese d'origine. Questa concezione della missione ad extra non è fedele allo spirito del carisma saveriano per il quale, la missione ad extra è anche ad vitam, per tutta la vita. 

C'è un terzo gruppo. È composto da quei confratelli che non lasciano il loro paese o lo lasciano per tornare indietro presto. I motivi sono molteplici: scoraggiamento, difficoltà di adattamento alla nuova cultura locale, brutte esperienze... Il loro numero è considerevole e continua ad aumentare. Spero e prego che il prossimo Capitolo Generale esamini questo fenomeno e suggerisca possibili soluzioni come la consulenza, l'accompagnamento spirituale o la terapia psicologica. È anche un segno di amore per i confratelli. Tra l’altro, credo che nessuno di noi sia immune da fallimenti o esperienze negative in missione. 

È anche vero che non basta lasciare il proprio paese per esprimere la fedeltà alla missione ad extra. La partenza fisica è solo il primo passo. Abbiamo ancora bisogno di una partenza efficace e affettiva e di dedicare le nostre forze alla causa dell'annuncio del vangelo. Se uno non fa uno sforzo per questo secondo passo, non è diverso da un turista. Credo che questa sia la sfida della nuova generazione saveriana. 

A volte, tendiamo ad accontentarci del semplice fatto di lasciare i nostri paesi. Purtroppo, grazie ai social (Whatsapp, Facebook, Tik Tok, etc.), è diventato possibile uscire fisicamente dal proprio paese, ma rimanervi virtualmente presenti. Il tempo che passiamo a chiacchierare con amici e familiari a casa la dice lunga su questa debolezza. L'uso sapiente dei nuovi mezzi di comunicazione mi sembra un capitolo da sottolineare nel nostro cammino formativo, dalla tappa iniziale alla formazione permanente. Comunque, le deviazioni che si osservano qua e là non devono oscurare la bellezza della missione ad extra. 

La missione ad extra: un servizio alla Chiesa e al mondo

Ho trascorso sette anni nella nostra circoscrizione della Sierra Leone. Dopo un periodo di apprendimento del Krio, sono stato inviato alla parrocchia di Mongo Bendugu, nella diocesi di Makeni. Poi sono stato chiamato a Freetown per un servizio di insegnamento al Saint Paul/Regent Major Seminary e incaricato del Saint Kizito/Rokel, una comunità alla periferia di Freetown. Questa esperienza, per quanto breve, mi ha permesso, a livello personale, di assaporare la bellezza della missione ad extra e di scoprirne i benefici per la Chiesa e per il mondo. 

A livello personale prima di tutto. Durante il mio soggiorno in Sierra Leone, ho avuto la gioia di incontrare persone (cristiane o musulmane) sia nell'ambiente pastorale che nell'insegnamento. I legami di amicizia forgiati mi hanno permesso di vedere che è vero che la forza del Vangelo crea una famiglia numerosa. È bello incontrare e lasciarsi incontrare dagli ‘altri’ e, nonostante le nostre mancanze e i nostri peccati, trovare amici e persone che ci accettano e che prendiamo come nostri padri, madri, fratelli e sorelle; insomma, è possibile appartenere a una famiglia numerosa. 

Questo è la mia esperienza in Sierra Leone. Grazie alla missione Ad Extra, ho avuto la possibilità di allargare lo spazio del mio cuore e dirmi: “i membri della mia famiglia non sono solo quelli della mia famiglia biologica o quelli della mia Congregazione. Sono anche tutte le persone che l'esperienza della missione ad extra mi ha permesso di incontrare”. Rimango grato a Dio e alla Congregazione per questo grande dono. 

La missione ad extra, poi, aiuta le Chiese locali, poiché è segno della missionarietà della Chiesa e della sua universalità. L’arcivescovo di Freetown, Edward Tamba Charles, durante la visita alla comunità di Saint Kizito, mi ha detto: “la presenza di missionari stranieri fa bene alle nostre chiese locali. Lavorando con la nostra gente e sempre a casa, tendiamo a dimenticare che il Vangelo è per tutti e che la Chiesa ha la vocazione di essere al servizio di tutti. Per fortuna, ha aggiunto, abbiamo congregazioni missionarie come la vostra che ci ricordano costantemente questa verità evangelica”. Questa testimonianza è stata un segno di apprezzamento della bontà della missione ad extra e un complimento per noi come Congregazione saveriana. E sono stato molto felice di sentirlo dall'arcivescovo stesso. 

Infine, la missione ad extra è un servizio al mondo intero, soprattutto oggi. Grazie alla dimensione ad extra del nostro carisma, siamo in grado di formare comunità interculturali. Anche se queste comunità possono avere qualche problema, esse rimangono il segno di un'umanità riconciliata dove ciò che conta per accogliere e vivere con un fratello o una sorella non è né il colore della sua pelle, né la sua origine, né il suo status sociale. Basta essere fratelli nell'umanità, creati ad immagine e somiglianza di Dio. Pertanto, l'esistenza delle nostre comunità internazionali e interculturali è di per sé una testimonianza. 

Parlando delle nostre circoscrizioni in Africa, osservo dei riflessi nazionalistici e talvolta etnici. Ci sono casi in cui alcuni confratelli si coalizzano facilmente con i loro connazionali, nel bene come nel male. Ci sono situazioni in cui è l'etnia del confratello ad essere messa in evidenza. A volte è il servizio di un confratello che crea sospetti e critiche semplicemente per l’origine etnica di tale confratello. Naturalmente, la presenza di questo virus etnocentrico non deve essere esagerata. E, evidentemente, non si trova solo tra i confratelli africani. I suoi segni possono essere presenti in altre comunità al di fuori dell'Africa. Tuttavia, la sua esistenza tra noi in Africa non va né negata né nascosta. 

Certamente, la crescita nella Fede è il miglior rimedio per questa malattia. Ma resto anche convinto che un'efficace attuazione della dimensione ad extra del nostro carisma nelle nostre Circoscrizioni africane aiuterebbe a curare questo male. Questo processo è già in corso nella RD del Congo con la presenza di confratelli del Burundi, del Camerun, dell'Indonesia, del Messico e dell'Italia. Per quanto possibile, è bene continuare e fare di tutto per rendere comune questo processo a livello congregazionale. In realtà, questa era già una raccomandazione fatta alla Direzione generale dall'ultimo Capitolo generale (XVII CG, 97).  

In alcuni Paesi del Nord dove siamo presenti, alcuni partiti politici, che stanno gradualmente conquistando lo spazio pubblico, hanno un rapporto problematico con gli "stranieri". Con il loro avvento, i loro discorsi che incolpano la "gente d'altrove" inquinano le menti dei loro compatrioti e diventano buoni ‘sgabelli’ per una carriera politica. In questo contesto, le comunità interculturali e internazionali sono un segno profetico eloquente e un'alternativa a qualsiasi mentalità di esclusione degli altri a causa della loro origine o del colore della loro pelle. E come Istituto missionario, il mezzo a nostra disposizione per svolgere tale missione è la pratica della missione ad extra. Per questo motivo e per gli altri menzionati in questa riflessione, credo, oggi più di ieri, che ci siano più che sufficienti buone ragioni per amare la nostra vocazione saveriana nella sua dimensione ad extra.  

P. Louis Birabaluge, sx 
Roma, novembre 2022


Loving mission ad extra

The risen Lord sent his disciples to be his witnesses to the ends of the earth (Acts 1:8). Thus, every baptized person is a missionary, in the sense of being called to make Christ known, by word and by deeds, wherever he is not known. But we Xaverians are not missionaries only by baptism. We are also missionaries by religious vow. By charism, we dedicate our entire life to the proclamation of the gospel to those who do not know Christ (mission Ad Gentes). Our Constitutions state that the mission Ad Gentes is our special characteristic (C 2). It defines us within the Church and informs our whole being (Ratio Missionis Xaveriana (RMX) 11). 

The mission Ad Extra, on the other hand, clarifies the Ad Gentes. It means the need to effectively leave one's country and culture to another country and culture in view of the first proclamation of the gospel (C9; RMX 12). Therefore, by charism, ‘the Gentes’, ‘the non-Christians’, to whom a Xaverian is sent are not those of his country or his culture. They are elsewhere. To physically leave one's country and culture and to go where people do not know Christ, that is the meaning of the Ad Extra and the Ad Gentes for a Xaverian. 

On the day of our religious profession, with joy, each Xaverian freely accepts to belong to an Institute whose mission in the Church is clearly defined as Ad Gentes, Ad Extra and Ad Vitam. From the experience of Sierra Leone, I share here the reasons why I believe we should love more and more the Ad Extra dimension of our Xaverian vocation. But before that, I point out some challenges that this aspect of our charism is facing today. 

The mission Ad Extra mission in a changing world and Institute 

Our Congregation was founded at a time when it was possible to indicate the places where people who did not know Christ were. It was commonly agreed that ‘non-Christians’ were located everywhere except in Europe. This geographical conception of the mission has marked the history of the Church and that of our Congregation. Our documents still bear the marks of this conception (RMX 12.4 and XVI General Chapter, 53.1. a). 

But since then, the world has changed. We are well informed today that a Christian world opposed to a pagan world does not exist. Thanks to the dechristianization of Europe, to the migratory flows and the interconnections of people made possible by the phenomenon of globalization, it has become difficult to locate “non-Christians” at a single place. All countries have become mission countries to the point of confirming the idea that “mission is everywhere”. This transformation defies the Ad Extra aspect of the mission. And the question that arises is: “is there still a need to leave one's country and to go encounter people who do not know Christ when they are already present in one’s country if not outside his door? ". 

I must immediately point out that a Xaverian who thinks in this way is wrong. Because he knows that from the beginning, he freely chooses to enter a Congregation whose one of the fundamental aspects is the mission Ad Extra. Even if our documents say that the realization of the Ad extra is managed by the Congregation according to the criteria of opportunity (RF 41; RMX 12.3), it remains true that by vocation, every Xaverian is supposed to be a missionary outside his country and his culture. He can only be missionary in his home country by exception and for a limited way. 

However, a look at the current situation of our missionary personnel shows that the Ad Extra dimension of our charism is weakening. That fact is seen by the number of confreres who presently are in their home countries or who return there. Their number continues to increase. This phenomenon is due, in part, to structural reasons internal to our Congregation; and to a large extent by a lack of attraction for the mission Ad Extra; which is an act of infidelity to the charism inherited from our Founder saint Guido Maria Conforti. 

In fact, there are confreres present in their circumscriptions of origin for a worthy reason and in conformity with our rules. Our normative texts allow the possibility of assigning some confreres to the houses of the Institute in order to exercise their missionary service there for a time (LT 6; RF 41; C 33). The number of these confreres continues to increase because of the changes going on in our Congregation: reduction and aging of some of confreres, especially Italians, increase of confreres from the South, change of leadership and the way it is exercised, decrease of financial income, restructuring of the formative curriculum... I notice that among us, all these changes are diversely appreciated. They are not accepted without difficulties, fears and misunderstandings. However, they are irreversible trends.

Confreres who accept to temporarily assume certain useful tasks to the life and the journey of our Institute deserve our gratitude. Recently, I met some at home who told me they wanted to finish their service and return quickly to one of our missions. It's a sign that while in their country, they have never stopped loving the mission Ad Extra. To avoid the temptation of settling down, it would not be bad if, at the time of their assignment, they were notified about the timing of their service at home. 

Apart from this first group, there is a second. These are our elderly or sick confreres obliged to return to their countries. We can't blame them. Before returning, many express the desire to remain in mission despite obvious physical limitations. This is a proof that they have never considered the mission Ad Extra as an experience of few years. For them, it was a life commitment, Ad Vitam. We owe them gratitude. Their determination to dedicate forever their life to the mission corrects the mentality that is spreading more and more among some of us young Xaverians: that of “having a missionary experience” and then returning to work at our home country. This conception of the mission Ad Extra is not faithful to the spirit of the Xaverian charism for which, the mission Ad Extra is also Ad Vitam, for life. 

There is a third group. It is that of confreres who do not leave their country or left it and returned back. There are many reasons for that: discouragement, difficulties in adapting to the new local culture, bad experiences... Their number is considerable, and it continues to increase. I hope and pray that the next General Chapter will examine this phenomenon and suggest possible solutions such as counseling, spiritual accompaniment or psychological therapy. It is also a sign of love for confreres. And I believe none of us is immune to failures or negative experiences in mission.

It is also true that leaving one’s country is not enough to express faithfulness to the mission Ad Extra. The physical departure is just the first step. We still need an effective and affective departure and dedicate our forces to the cause of the proclamation of the gospel. If one does not make an effort for this second step, he is not different from a tourist. That is the challenge faced by the new Xaverian generation.  

Sometimes, we tend to be satisfied with the simple fact of leaving our countries. Unfortunately, thanks to social media (Whatsapp, Facebook, Tik Tok, etc.), it has become possible to physically leave one's country and virtually remain present there. The time we spend chatting with friends and family members at home says a lot about this weakness. The wise use of new means of communication seems to me to be a chapter that should be emphasized in our training journey, from initial stage to ongoing formation. Nevertheless, the deviations observed here and there should not obscure the beauty of the mission Ad Extra. 

The mission Ad Extra: a service to the Church and to the world 

I spent 7 years in our Circumscription of Sierra Leone. After a period of learning Krio, I was sent to the parish of Mongo Bendugu in the diocese of Makeni. Then I was called to Freetown for a teaching service at Saint Paul/Regent Major Seminary and as priest in charge of the Saint Kizito/Rokel, a community on the outskirts of Freetown. This experience, short as it is, allowed me, on a personal level, to taste the beauty of the mission Ad Extra and to discover its benefits for the Church and the world. 

On a personal level first. During my stay in Sierra Leone, I had the joy of meeting people (Christians or Muslims) either in the pastoral setting or in teaching. The bonds of friendship forged allowed me to see that it is true the gospel creates a large family. It is wonderful to go to others and despite our shortcomings and our sins, we find friends and people who accept us and whom we take as our fathers, mothers, brothers and sisters; in short, to belong to a large family.  

This has been my case in Sierra Leone. Thanks to the mission Ad Extra, I had the opportunity to expand the space of my heart and tell myself: “the members of my family are not only those of my biological family or those of my Congregation. They are also all the people that the experience of the mission Ad extra allowed me to meet”. I remain grateful to God and to the Congregation for this great gift. 

Next, the mission Ad Extra helps the local churches, since it is a sign of the missionary nature of the Church and her universality. During the visit of the Archbishop of Freetown, Edward Tamba Charles, to the Saint Kizito community, he told me this: “the presence of foreign missionaries is good for our local churches. By working with our own people and always at home, we tend to forget that the gospel is meant for all and that the Church has the vocation to be at the service of all. Fortunately, he added, we have missionary congregations like yours to constantly remind us of this evangelical truth”. This testimony was a mark of appreciation of the goodness of the mission Ad Extra and a compliment for us as a Congregation. I was very happy to hear that from archbishop.  

Finally, the mission Ad Extra is a service to the world, especially today. Thanks to the Ad Extra dimension of our charism, we are able to form intercultural communities. Even if these communities have some problems, they remain the sign of a reconciled humanity where what matters to welcome and live with a brother or a sister is neither the color of his skin, nor his origin nor his social status. It's enough just being a brother in humanity, created at the image and likeness of God. Therefore, the existence of our international and intercultural communities is therefore in itself a testimony. 

At the level of our circumscriptions in Africa, I see some nationalistic and sometimes ethnic reflexes. There are cases where some confreres easily coalesce with their compatriots, for good as well as for evil. There are situations where it is the ethnicity of the confrere that is singled out. Sometimes it is the service of a confrere that creates suspicion and criticism simply because of his ethnic origin. Of course, the presence of this ethnocentric virus is not to be exaggerated. And it is not found only among African confreres. Its signs may be present in other communities outside Africa. However, its existence among us in Africa is not either to be denied or hidden. 

Certainly, growing in faith is the best remedy for this disease. But I also remain convinced that an effective implementation of the Ad Extra dimension of our charism in our African Circumscriptions would help to cure this evil. This process is already going on in DR Congo with the presence of confreres from Burundi, Cameroon, Indonesia, Mexico and Italy. As far as possible, it is good to continue and generalize this process at a congregational level. In fact, this was already a recommendation made to the General Direction by the last General Chapter (XVII GC, 97).  

In some countries of the North where we are present, certain political parties, which are gradually gaining the public space, have a problematic relationship with the “foreigners”. With their event, discourses that blame 'people from elsewhere’ and pollute the minds of their compatriots become good political stools. In this context, intercultural and international communities are an eloquent prophetic sign and an alternative to any mentality of excluding others because of their origin or the color of their skin. And as a Congregation, the means at our disposal to carry out such a mission is the practice of the mission ad extra. For this reason and the others mentioned in this sharing, I believe, today more than yesterday, that there are more than enough good reasons to love our Xaverian vocation in its ad extra dimension.

P. Louis Birabaluge, sx 
Rome, November 2022  

Louis Birabaluge sx
25 Novembre 2022
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