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Cinquante ans, tutte une vie !

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Cinquante ans, tutte une vie !

J’avais vingt ans quand je faisais ma première profession, aujourd’hui j’en ai soixante-dix, âge que le psaume indique comme le limite normal pour ceux qui ne sont pas « les plus forts ».

Dans un jubilé il faudrait regarder en arrière, mais j’aime l’image que St. Paul donne de la vie chrétienne : « une course ». Celui qui est dans la couse ne doit pas regarder en arrière, peine de perdre le temps. Il faut avoir les yeux fixes à la ligne d’arrivée si on veut y parvenir bien. Et la partie plus importante de la course sont les derniers mètres. Alors je désire que le souvenir de ces cinquante ans, en rendant grâces, puisse m’aider à prendre l’élan pour le sprint final.

Rendre grâces au Seigneur pour son amour fidèle. Le Dieu fidèle qui m’a accompagné pendant ces années, même quand j’ai dévié de la bonne route. Le Dieu Amour qui jamais a arrêté de m’aimer et de m’en donner des preuves afin que je ne doute pas de Lui.

Combien de changements dans ma vie ! Combien de fois j’ai été arraché pour être repiqué ailleurs ! Par la grâce de Dieu, je les ai affrontés en croyant que le Seigneur m’attendait avec un nouveau cadeau pour me faire grandir. Avec tous ces cadeaux, il m’a fait la grâce de savoir accueillir avec confiance les changements qui m’étaient imposés, changements par fois très radicaux. J’ai rouspété, mais Lui ne m’a jamais déçu !

J’aimerai bien pouvoir dire que moi aussi je ne l’ai pas déçu. Mais ça ne serait pas la vérité, et il ne faut pas ajouter de mensonges à ma vie. Au noviciat le maitre, le P. Cavallo, me disait qu’il faut être saint pour être xavèrien. Je l’ai oublié : combien de temps perdu !

Je remercie aujourd’hui le Seigneur spécialement pour un don particulier qu’Il m’a fait : Il m’a donné la capacité d’aimer l’église où j’étais envoyé et d’aimer le travail qui m’était confié. J’ai aimé, et j’aime encore, l’église di Burundi, « mon premier amour ». J’ai aimé et j’aime encore l’église de Pala au Tchad « l’amour de ma maturité ». J’ai souffert quand l’expulsion m’a arraché du Burundi, j’ai souffert quand « la rotation » (trop longue !) m’a arraché du Tchad, mais j’ai trouvé que dans ces déchirures le Seigneur m’attendait avec un nouveau cadeau pour me faire grandir.

Alors, merci Seigneur !

Je dois remercier aussi ma famille xavèrienne qui m’a accueilli, m’a accompagné, m’a formé, m’a compris et m’a supporté pendant cinquante ans.

Je me souviens de mes premiers pas, faits avec appréhension, dans ma première communauté de « calle san Mateo » à Madrid ; j’avais été accueilli par les pères Munari, Corinaldesi, Emaldi et le frère Menoncin. Mon souvenir de cette communauté ? « C’était beau d’y vivre ». Beaucoup d’années après, ma mère me rappelait que je lui avais écrit dans une lettre : « Vous ne devez pas penser que je me trouve dans un séminaire, je me trouve dans une famille ». Et de toutes les communautés où j’ai vécu je peux dire la même chose, même avec les limites humains : « c’était beau d’y vivre ». Toujours ma mère, dans sa dernière visite à Parme, en 1990, en voyant comment étaient accueillis les xavèriens anciens et malades, me disait : « Maintenant je peux mourir tranquille, je vois que tu as une vrai famille qui pense à toi et qui ne te laissera pas seul ». Je fais mémoire de ces frases parce que, comme nous disait le P. Dagnino, les mères ont une intuition spéciale pour les choses importantes de la vie de leurs enfants.

J’ai découvert que la famille xavèrienne est bonne et belle. Pas seulement à cause de la sainteté du Fondateur, mais pour la multitude de confères qui sont saints. J’ai eu la grâce de pouvoir connaitre beaucoup de xavèriens éparpillés par le monde. Dans leur faiblesse : quelle quantité de zèle, de don de soi, d’amour pour le Seigneur, pour l’Evangile et pour les pauvres que j’ai trouvé ! Chaque jour le calendrier xavèrien m’aide à faire mémoire de mes frères et à remercier le Seigneur pour la famille qu’Il m’a donnée.

Après cinquante je ne réussi pas à penser ma vie en dehors de la famille xavèrienne. C’est un don ! L’enfant qui se trouve bien dans sa famille n’est pas lui l’auteur de son bienêtre, mais sont ses parents et ses frères qui font qu’il se trouve bien.

Après les actions de grâces, regardons en avant. Je sais que le Seigneur, avec ses cadeaux, continuera à me soutenir (« fare tifo ») pour le dernier sprint de ma course. Je sais que feront de même mes frères xavèriens, vivants et défunts. J’espère avec ce soutien avoir l’élan nécessaire pour parvenir bien à la ligne d’arrivée.

Accompagnez-moi avec vos prières. Et quand ma course arrivera à la fin, après l’embrassade miséricordieuse du Père, quelle joie sera de « nous retrouver au Ciel, notre patrie bienheureuse, après avoir été ici-bas membres de la même et unique famille ». 

Padre Salvador Romano, sx

Romano i Vidal
23 Novembre 2015
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