Skip to main content

Catarzi Mons. Danilo

2852/500

Tout entier, toujours, uniquement pour le Christ

HOMMAGE

au 1er Evêque d’Uvira au 10ème anniversaire de sa mort

(23 novembre 2014)

Souvenez-vous de ceux qui vous ont dirigés : ils vous ont annoncé la parole de Dieu. Méditez sur l’aboutissement de la vie qu’ils ont mené e, et imitez leur foi (Hé 13,7).

Nous avons un devoir de mémoire envers ceux que nous avons connus comme parents, maîtres, pasteurs, etc., surtout ceux-là qui nous indiquent le chemin de la vie en nous annonçant l’Évangile. Cela fait dix ans que Mgr Catarzi Danilo, premier évêque de notre diocèse d’Uvira a quitté ce monde pour l’autre monde, celui auquel nous aspirons tous. Il est donc heureux que sa famille religieuse, et avec elle toute l’Église de Dieu qui est à Uvira, lui rende hommage par cette petite publication afin que nous ne puissions pas l’oublier. La mémoire est au coeur de l’histoire du salut. Elle est au coeur de la foi. Avant de quitter ce monde, notre Maître et Seigneur, Jésus, nous avait dit :  faites ceci en mémoire de moi (1Cor 11,24). À travers l’Eucharistie, nous faisons mémoire de lui et aussi de ceux qui ont cru en lui, de ceux qui ont marché sur ses pas. À la fin de la consécration, nous chantons tous :  souviens-toi de Jésus-Christ, ressuscité d’entre les morts… (2Tm 2,8). La mémoire ressuscite les morts : elle nous les rend dans les mémoires ; elle nous les fait souvenir.

Il ne s’agit pourtant pas de faire mémoire pour mémoire, de se souvenir pour se souvenir. L’auteur de la lettre aux Hébreux nous suggère de méditer sur leur vie et d’imiter leur foi. C’est, je pense, ce que vise cet ouvrage. Nous rappeler d’abord ce qu’a été la vie du premier pasteur d’Uvira et les conditions difficiles dans lesquelles il a travaillé ; celles de la guerre muléliste des premières années de notre indépendance où il a connu l’enfermement avec ses lots d’humiliation, l’assassinat de ses agents pastoraux, la mort des autres par accident, etc. Nous rappeler aussi de ses oeuvres. Premier pasteur ayant hérité l’oeuvre des Missionnaires d’Afrique, il a posé les jalons de ce qu’est notre diocèse aujourd’hui par la création des paroisses, la formation d’un clergé autochtone, la structuration d’une pastorale d’ensemble, la formation et l’engagement d’un laïcat digne de ce nom, etc. Il n’a pas connu que des situations difficiles, il a eu aussi des moments de joie comme lorsqu’il ordonnait ses prêtres, conférait la confirmation aux jeunes, parcourrait le diocèse pour visiter et vivre avec ses prêtres, ses fidèles… Du point de vue pastoral, on soulignera fortement son engagement en faveur de la jeunesse et de la famille. Enfin, la vie de Mgr Danilo a été marquée aussi par la maladie qui l’avait poussé à la renonciation avant le terme de son mandat épiscopal.

Tout cela doit nous interpeller à plusieurs titres. Et d’abord sur le fait que les conditions du travail pastoral à Uvira comme dans la région des Grands lacs n’a guère changé depuis le temps de nos indépendances jusqu’à nos jours du point de vue sécuritaire. Aux Mulélistes d’hier ont succédé les milices de toute sorte d’aujourd’hui et les intimidations, les enlèvements, les assassinats, bref l’insécurité continue. Quant aux infrastructures, plutôt que progresser, elles ont en vérité régressé. Du temps de Catarzi, on pouvait circuler dans tout le diocèse sans passer par Bukavu et encore moins par le Rwanda. On partait d’Uvira à Mwenga via Minembwe, de Fizi, Nakiliza à Kitutu via Itombwe… Imiter l’exemple, c’est dire que nous n’avons pas raison de baisser les bras : ni les guerres, ni l’insécurité, ni les mauvaises routes, ni la maladie, ni aucune autre sorte de précarité ; rien ne doit nous faire reculer devant l’urgence de la mission. Le Pape

François nous le dit :

  • Ne nous laissons pas voler l’enthousiasme missionnaire !
  • Ne nous laissons pas voler la joie de l’évangélisation !
  • Ne nous laissons pas voler l’espérance !
  •  Ne nous laissons pas voler la communauté !
  • Ne nous laissons pas voler l’Évang ile !
  • Ne nous laissons pas voler l’idéal de l’amour fraternel ! (cf.  EG 76-101)

Il est aussi heureux que cette commémoration tombe au moment où nous sommes encore sous la mouvance du synode sur la famille ; la famille, cela veut dire aussi la jeunesse, les laïcs, les agents pastoraux engagés pour la cause, etc. La méthode pastorale de Mgr Danilo Catarzi, telle qu’on l’apprend, et surtout sa sollicitude pour les familles et les jeunes, son souci de la formation d’un clergé et d’un laïcat engagés pour la solidification de l’Église doivent inspirer nos actions en cette période où nous en appelons à la Nouvelle évangélisation, c’est-à-dire à la lecture des signes de temps pour annoncer un Évangile qui aide le peuple de Dieu à se prendre en charge dans la foi à travers ce monde qui nous bouscule par ses nombreux et extraordinaires changements.

Il n’y a pas mieux à faire pour honorer la mémoire de celui dont ont dit qu’il était « Tout entier, toujours, uniquement pour le Christ ». Nous devons tous nous efforcer d’être missionnaires, comme le dit l’ancien Evêque de Parme, Mgr Cesare Bonicelli. Dans ce sens, ce petit bouquin nous invite à méditer sur ce qui était le secret de l’homme Danilo Catarzi, dont la devise était :  In te Domino confido (En toi Seigneur, je me confie). En lisant cet ouvrage, je découvre que l’homme fondait toute sa mission, toutes ses actions sur la foi et la prière. Comme le dira le même Mgr Cesare Bonicelli dans son homélie aux obsèques de Mgr Danilo Catarzi : « Les activités missionnaires ne suffisent pas : il faut la vie de Dieu. Le missionnaire est d’abord l’homme de la foi. Il naît de la foi. Il vit de la foi ». En effet, sans la foi et la prière, la mission, la pastorale, l’évangélisation tombe dans les mondanités pour devenir une question de méthode, de stratégie.

Je remercie les auteurs de cet ouvrage, et surtout les Missionnaires Xavériens qui ont pris l’initiative de nous mettre sous la main cet aide-mémoire afin que nous nous souvenions de l’homme, de ses oeuvres et de ses enseignements tant implicites qu’explicitent. Nous en avons aussi besoin pour notre maturation humaine, pastorale, apostolique. En ce dixième anniversaire de la mort de notre premier prédécesseur sur le siège épiscopal d’Uvira, je prie personnellement le Seigneur afin qu’il me donne à moi aussi son humble serviteur la grâce d’être à la tâche. Que l’esprit missionnaire de Danilo Catarzi nous stimule tous pour oeuvrer dans la moisson du Seigneur avec zèle et toujours dans la communion, la fraternité, la paix pour la gloire de Dieu et le salut des hommes.

Mgr Sébastien MUYENGO MULOMBE

 Per viscera misericordiae Dei nostri

Évêque d’Uvira

Saveriani RDC
05 Marzo 2015
2852 visualizzazioni
Disponibile in
Tag

Link &
Download

Area riservata alla Famiglia Saveriana.
Accedi qui con il tuo nome utente e password per visualizzare e scaricare i file riservati.