Jeudi 4 Mai, à partir de 17h heure locale, une forte pluie s’est abattue sur le territoire de Kalehe, Province du Sud Kivu/ RDC provocant de fortes inondations et des éboulements et causant la mort de plus de 400 personnes, plusieurs personnes disparues et des dégâts matériels énormes, selon les dernières informations livrées par les autorités locales.
Un bilan vite revu à la hausse
Juste après le drame, les premières informations faisaient état de 152 mots, 95 disparus, 100 blessés, 2965 maisons détruites. A cela, il faut ajouter la dévastation de champs d’agriculture dans tous les villages touchés par les éboulements. Malheureusement, plus les jours passés, plus le bilan ne cesse d’être revu à la hausse. Alors que les recherches se poursuivent désespérément dans les décombres, les victimes enregistrées ont atteint le décombre macabre de plus 400 personnes mortes qui vivaient dans les villages de Bushushu, Minova, Nyamukubi, Kabushungu, rapporte le site en ligne de la radio très populaire Top Congo FM. Etant donné les difficiles conditions dans lesquelles les recherches se poursuivent et les moyens très limités employés, il y a à craindre qu’il y a d’autres victimes humaines sous les décombres.
Un drame humain de trop
Le drame de Kalehe advient dans une région déjà durement éprouvée. Non loin de là, dans la province du Nord-Kivu, à la frontière avec le Rwanda et l’Ouganda c’est la guerre causée par la rébellion du M23 qui fait plusieurs autres victimes humaines et jette de milliers de familles sur les routes de l'exode, alors que les forces onusiennes et celles de la communauté des Etats de l’Afrique de l’Est observent volontairement impuissantes ce drame qui n’a fait que durer.
C’est donc un drame humain de trop auquel on assiste dans une région qui tend à se transformer en vallées de larmes et un grand tombeau à ciel ouvert. Pour l’heure, les survivants manquent de tout : nourritures, soins de santé, logements…Et dans un pays où les autorités politiques ne brillent pas par l’attention et le service aux peuples, on peut se demander si les survivants de Kalehe ne risquent pas d’être abandonnés à leur triste sort. Il y a certes une multitude d’agences humanitaires qui œuvrent dans les provinces du Sud et du Nord Kivu. Mais les nouvelles rapportent que la route Bukavu-Goma est impraticable et les ponts pour accéder au lieu du drame ont été detruits par les innondations. Cela rend les secours plus difficiles. Et puis, il n’y a pas à leurrer. Le millier d’agences humanitaires qui opèrent dans le Kivu se caractérisent par un amateurisme et un opportunisme qui frôlent souvent le cynisme. Heureusement que les bons samaritains ne manquent pas. Il y a déjà des hommes et des femmes de bonne volonté et certaines structures comme les Missionnaires Xavériens de la RDC qui se démêlent déjà pour trouver de quoi venir en aide à ces frères et sœurs de Kalehe.
