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The forgotten immigration of West Africa

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The images of immigrants going to Europe are familiar to us. We know them because of the victims of the desert and the Libyan prisons or the Mediterranean Sea. Recently, Italian refusal to allow the humanitarian ship Ocean Viking to enter its territory has once again brought to the fore the issue of the drama of immigrants and their reception by northern countries. Even if France has offered to welcome on its land the immigrants on board this humanitarian ship, Macron’s country is however no better than other European countries.

In addition to this known immigration, there is another immigration less advertized. It is the immigration that has developed, going from West Africa to the Middle East and whose victims are unknown to the general public. Sierra Leone is a good example of this phenomenon.

The New Paradise

An immigration business has developed in Sierra Leone. Indeed, groups of smugglers do not hesitate to present Middle East countries to young people as the new paradise. Qatar, Egypt, Kuwait, Saudi Arabia, Iraq, Jordan, United Arab Emirates, Oman… are new the dreamed countries. Who are invited? Mainly are young girls from villages and sometimes towns to whom they promise jobs. To travel, two payment methods are possible. Either the smuggling agent covers all costs; or the payment is divided between the smuggling agent and the family.

To ensure the trip, some families contract debts or even sell a lot of their belongings in order to be able to facilitate the movement of their child with the hope that on his return the family will be well. Once in the land of dreams, the young girls are invited to work until they repay. And this is where their whole Calvary begins. Being at the mercy of smugglers and unscrupulous bosses, the girls find themselves without any defense and the sums to be reimbursed are overestimated. This keeps them in a state of slavery because no legal contract is signed between the smuggling agent and the travelers. Over the years, I have come to know more than 10 cases of young girls from a village of Sierra Leone who have travelled. And so far, their families have benefited nothing. They are still waiting!

The magic of social media

The business of immigration to the Middle East is flourishing thanks to the magic of social media. Images on Facebook, Whatsapp and Tik Tok show young smiling girls with passports in their hands. Once in the country of destination, these same girls appear very happy. And yet, behind this smiling face is often hidden a suffering that we cannot imagine. Once, I was contacted by a girl I knew before. She is in Saudi Arabia. She was asking me for a help to go back home, because she told me she could not bear the burden anymore. And my question was whether with the money she earns she could not afford to pay her return ticket. And her answer was no. Because, she said, for five years all her salary has been used to pay back the guy who helped her to travel. She receives only a small share to pay for food and clothing.

The funny thing is that my interlocutor always appears on Facebook looking very fulfilled. And her fake 'happy look' attracts other girls.  More than going to 'work', this immigration to is a kind of modern slavery; ultimately a human trafficking. And who benefits from it? The smugglers and the people for whom these girls offer their services. And which kind of 'job' do they really get? Only God knows, since they are girls who are not specialized in any business. As long as a country like Sierra Leone does not offer young people job opportunities and reasons to stay there, there is reason to fear that this immigration business will continue to grow to the benefit of smugglers and to the great misfortune of families and girls to whom paradise is promised in the Middle East.


L’immigration oubliée de l’Afrique de l’Ouest

Les images des immigrés qui vont vers l’Europe nous sont familières. Nous les connaissons à cause des victimes du désert et des prisons libyennes ou de la mer méditerranéenne. Récemment, le refus de l’Italie de laisser accoster le navire humanitaire Ocean Viking a remis encore à la une la problématique du drame des immigrés et leur accueil par les pays du Nord. Même si la France s’est proposée pour accueillir les immigrés abord de ce bateau sur sol, elle n’est pourtant pas mieux que les autres pays européens.  

En plus de cette immigration connue, il existe une autre dont on ne parle pas assez. C’est l’immigration qui s’est développée, allant de l’Afrique de l’Ouest vers le Moyen- Orient et dont le calvaire des victimes est méconnu du grand public. La Sierra Leone illustre bien ce phénomène.

Le nouveau paradis

Il s’est développé en Sierra Leone un business de l’immigration. En effet, des groupes de passeurs n’hésitent pas à présenter aux jeunes les pays du Moyen-Orient comme le nouveau paradis. Qatar, Egypte, Koweït, Arabie Saoudite, Irak, Jordanie, Emirat Arabes Unis, Oman…sont de nouveaux pays de rêves. Qui y sont invités ? Ce sont surtout des jeunes filles de villages et parfois des villes à qui on promet du travail. Pour voyager, deux modes de paiement sont possibles. Soit l’agent passeur couvre la totalité des frais ; soit le paiement est reparti entre l’agent passeur et la famille de la fille qui désire voyager.

Pouvoir faciliter le déplacement de leur enfant, certaines familles vendent beaucoup de leurs biens ou contractent des dettes avec l’espoir qu’au retour de la fille, la famille s’en sortira bien. Une fois aux pays de rêve, les jeunes filles sont invitées à travailler jusqu’à ce qu’elles remboursent. Et c’est là que tout le calvaire commence. Etant à la merci des agents passeurs et de patrons peu scrupuleux, les filles se retrouvent sans aucune défense et les sommes à rembourser sont parfois surévaluées. Ce qui les maintient dans un état presque d’esclavage. Car aucun contrat légal n’est signé entre l’agent passeur et les voyageuses. Je connais plus de 10 cas  des filles d’un village de la Sierra Leone qui ont voyagé. Et jusque là, leurs familles n’ont rien bénéficié. Elles attendent toujours !

La magie des réseaux sociaux

Le business de l’immigration vers le Moyen –Orient fleurit grâce à la magie des réseaux sociaux. Au fait sur les images qui pullulent sur Facebook, whatsapp et Tik Tok, on y voit les jeunes filles toute souriantes avec les passeports de voyage en mains. Une fois au pays de destination, ces mêmes filles s’affichent avec l’air des gens qui sont vraiment heureux. Et pourtant, derrière ce sourire de façade se cache souvent une souffrance qui ne dit pas son nom.

Une fois j’ai été contacté par une fille d’un village que je connaissais avant. Elle est en Arabie Saoudite. Elle me sollicitait de l’aide pour pouvoir rentrer au pays. Car disait-elle, elle n’en pouvait plus. Et ma question était de savoir si avec l’argent qu’elle gagne elle ne pouvait pas se payer le ticket de retour. Et sa réponse a été non. Car disait-elle, depuis  cinq ans tout son salaire est retenu par l’argent qui l’avait aidée à voyager. Elle ne recevait qu’une petite partie pour se payer à manger et à se vêtir. Le comble est que mon interlocutrice apparaît toujours sur Facebook avec l’air bien épanoui. Et ce ‘happy look’ attire les autres filles.

Plus qu’aller ‘travailler’, cette immigration vers le Moyen-Orient est une sorte d’esclavage moderne ; à la limite un trafic des êtres humains. Et qui en tire profit ?  Ce sont les agents passeurs et les gens pour qui ces filles vont offrir leurs services. Et quel ‘travail’ font-elles vraiment ? Dieu seul sait. Car généralement ce sont de filles qui ne sont spécialisées en aucun métier. Tant qu’un pays comme la Sierra Leone n’offrira pas aux jeunes des opportunités de travail et les raisons de rester sur place, il y a à craindre que ce business croisse au profit des passeurs et au grand malheur des familles et des filles à qui on promet le paradis au Moyen-Orient.

Louis Birabaluge sx
15 Novembre 2022
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